Lait : l’OP de Vaubernier passe au contrat de vente
L’OP de Vaubernier, qui gère 70 % du volume de lait vendu à la laiterie, attend les retours de son contrat de vente par la laiterie. Le prix payé aux producteurs est toujours au centre des préoccupations.
L’OP de Vaubernier, qui gère 70 % du volume de lait vendu à la laiterie, attend les retours de son contrat de vente par la laiterie. Le prix payé aux producteurs est toujours au centre des préoccupations.

« Il faut que nous soyons le plus nombreux possible pour peser vis-à-vis de l’entreprise. » C’est ainsi que Jacky Balluais, président de l’Organisation de producteurs livrant lieu lait à l’usine Vaubernier a présenté la stratégie de l’OP à une cinquantaine d’adhérents présents, mercredi, pour l’assemblée générale. Et de poursuivre : « avec la loi Ega, nous avons l’obligation au 1er avril de signer un contrat-cadre avec l’entreprise. Nous l’avons envoyé le 28 février en recommandé. L’entreprise l’a reçu car elle a demandé un délai pour l’étudier avec des juristes. Elle nous a aussi demandé u rendez-vous pour rediscuter de prix ». Sur la question des volumes, Jacky Balluais a rappelé que l’OP atteint 70 millions de litres de lait avec les récentes adhésions, soit 70 % de la quantité achetée par Vaubernier. « Pour avoir du poids, il faudrait atteindre les 85 % du volume total », estime le président de l’OP. Un président qui est aussi revenu sur plusieurs réunions de présentation de l’OP et des avantages à y adhérer. « Ces réunions ont été très satisfaisantes. Les gens, non adhérents, ont pu se rendre dompte de la nécessité de l’OP, notamment pour la rédaction du contrat-cadre ». Bruno Rouland a rappelé que l’OP avait déjà avancé sur la valeur ajoutée : « Il y a des moyens très concrets pour valoriser notre lait, notamment avec les Mdd (marques de distributeur) et un cahier des charges, sans se comparer a Bel, mais avec des Mdd il existe déjà des retours aux producteurs, comme le font System U ou Carrefour ». Et de rappeler que Vaubernier transforme 60 % des volumes.
Sur ce contrat-cadre, Jacky Balluais a souligné qu’il devenait « un contrat de vente, et non plus d’achat ». La différence n’est pas que dans la terminologie… Il inclut une formule de prix « qui sera discutée avec l’entreprise » et la gestion des volumes. « Nous disposons de 70 millions de litres de lait, à nous de les gérer avec nos producteurs. Nous avons un volume de tant, nous devrons livrer un volume de tant. On pourra dire aux producteurs que l’on est en avance ou en retard sur le volume, mais il ne changera pas ».
332 euros en mars
Trois représentants de la laiterie sont arrivés pour donner quelques réponses aux interrogations des membres de l’OP. D’abord le prix. Aucune prévision n’a été évoquée ne serait-ce que pour le prochain trimestre. « En mars, ce sera 332 €/l. Pour la suite, tout sera discuter en commission de concertation », a indiqué Stéphane Marie, responsable de la production de l’entreprise qui estime que, « les stocks de poudre n’ont pas disparu, mais juste changés de main ». La laiterie n’est « pas en mesure de connaître les prix, même à court terme ». Quitte à laisser les producteurs sur leur faim… Pourtant, pour Bruno Rouland, « les contrats avec les Gms, c’est fait et, apparemment avec des messages positifs. Vous avez donc 60 % des volumes pour lesquels vous savez où vous allez ! Et puis les indicateurs sont au vert, il doit y avoir une hausse ». Mais pour l’entreprise, « les négociations sur les Mdd sont loin d’être closes. Alors, avoir une visibilité sur le prix de vente des camemberts en 2019 : c’est difficile ! »
Prenant alors la parole, Sophie Geissler, directrice de Vaubernier a rappelé le souhait de « pérenniser l’entreprise en allant chercher de la valeur ajoutée ». Sans divulguer ni les comptes — « ils ne sont pas encore arrêtés » —, ni le détail de projets « pas suffisamment avancés », elle a tout de même indiqué que des investissements sont prévus « pour le renouvellement de matériel » et « pour accompagner de nouveaux produits ». D’ailleurs, les producteurs ont suggéré que l’entreprise cherche à concevoir des produits plus en réponse avec les demandes de la société, « par exemple des produits sans Ogm », en s’appuyant sur « la bonne image et la qualité des Bons Mayennais ». Des produits qui pourraient également apporter davantage de valeur ajoutée en retour dans les exploitations, « en vantant plus, par exemple, le beurre de printemps ». Le prix demeure au centre des préoccupations des éleveurs. Et si on s’en tient à la présentation faite par Michel Betton de Seenergi, de différents modèles de calcul de prix de revient du lait dans les exploitations, ce prix de revient est plutôt proche de 350-360 € que des 332 € payés par Vaubernier pour ce mois qui s’achève.
Quelques chiffres
L’équipe de direction de la laiterie de Vaubernier a diffusé quelques éléments d’une enquête permettant de mieux connaître les éleveurs de la laiterie.
Quelques moyennes :
2 actifs par exploitation pour 50 % des exploitations, 1 actif en individuel pour 25 % des exploitations, de 3 à 4 actifs pour le quart restant.
34 % ont 50 ans et +, 30 % ont entre 40 et 50 ans, 10 % ont moins de 30 ans.
285 000 l/UTH de droit à produire soit environ 514 000 par exploitation
100 ha = superficie moyenne
76 % sont en double production avec des taurillons ou des allaitantes
65 VL par exploitation dont 70 % de PH, 29 % de Normandes et 1 % de Montbéliardes
70 % des VL sont sur aire paillée, 30 % en logettes
Systèmes de traite : 74 % en épi classique, 14 % en traite arrière, 12 % en robot.
8 exploitations sur 10 équipées de robot disposent de 2 robots.