lait de chèvre : 2018 s’est conclue par un net repli des stocks
Avec une hausse de la collecte française et des importations record au 1er semestre 2018, on s’attendait à passer en situation de surstock, annonçant des baisses de prix pour les éleveurs. In fine, c’est un tout autre scénario qui s’est produit.
La crise caprine de 2012-2013 a laissé des traces et c’est seulement en 2018 que la collecte a été relancée, avec un cheptel en hausse. Cette reprise s’est avérée moins forte que prévu, en cause la sécheresse estivale : + 2,6 %/2017 en France ; + 4,4 % en Pays de la Loire. Parallèlement, les importations n’ont pas fléchi, bien au contraire. Suite à leur forte progression en 2017 (+ 22 %/2016), elles se sont encore renforcées jusqu’en juillet 2018. Ainsi, les disponibilités pour les industriels ont largement augmenté et sont venues conforter les stocks. La situation est alors devenue préoccupante…
Mais retournement de situation depuis août : la forte baisse de la collecte espagnole (abattages massifs pour lutter contre la tuberculose en Andalousie) a impacté les importations françaises. En définitive, en 2018, les importations se sont maintenues. Ainsi, les disponibilités des industriels ont progressé de 3,7 % en 2018. Les fabrications ont été dynamiques : malgré un marché quasi mature en fromages (+ 0,67 %/2017), les autres segments de produits progressent fortement (+ 2,5 % pour le lait conditionné, + 13 % pour les yaourts). La consommation des ménages augmente peu sur les fromages, mais les exportations sont en net développement depuis quelques années. Les achats de produits caprins bio poursuivent leur croissance (+ 4 %/2017 – achats en libre-service des Gms).
L’année s’est alors terminée avec des stocks en dessous du niveau d’équilibre. Les prix en élevage ont été stables, mais les charges se sont accrues (+ 2,6 % sur 11 mois 2018). Début 2019, la collecte française risque d’être impactée par des stocks fourragers moindres en quantité et qualité. Et les importations devraient rester peu dynamiques.