La transmission doit s’inscrire dans le projet d’entreprise
Mardi 21 février, réunis en bureau, les élus de la Chambre d’agriculture ont planché sur la transmission. Un sujet d’actualité, traité au plus près, par territoires.
Mardi 21 février, réunis en bureau, les élus de la Chambre d’agriculture ont planché sur la transmission. Un sujet d’actualité, traité au plus près, par territoires.

« Au cours de ce bureau Chambre, nous avons mis l’accent sur la transmission des exploitations agricoles », explique Stéphane Guioullier, président de la Chambre d’agriculture de la Mayenne, au sortir de la réunion du bureau du mardi 21 février. « Nous avons pris ce sujet à bras-le-corps depuis le début de notre mandat en 2019 », rappelle-t-il, avec une montée en puissance grâce à un travail par territoires.
L’enjeu est primordial. À l’échelle régionale, un peu plus de 2 000 exploitants devraient partir à la retraite cette année, alors que les installations tournent autour de 1 000 à 1 200 par an ces cinq dernières années. En Mayenne, on est dans les mêmes proportions : 420 départs prévus pour 2023, contre 200 installations par an en moyenne (tous âges et tous types d’installations, aidées ou non). « C’est deux départs pour une installation », résume le président de la Chambre d’agriculture de la Mayenne. Conscients des enjeux du renouvellement des générations, à savoir le devenir de la profession et le maintien d’une vie sociale dans l’espace rural mayennais, la Chambre accompagne les porteurs de projets avec deux ambitions : « agir sur les éléments de contexte de la transmission » et « sensibiliser, accompagner les futurs cédants et les porteurs de projets en veillant qu’ils soient pleinement acteurs de leurs projets ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas nous qui allons dire ce que les cédants et les porteurs de projets doivent faire. On les accompagne, mais ce sont eux qui décident ».
Les outils sont en place. Déjà à la Chambre d’agriculture avec l’accompagnement des cédants : « 71 cédants ont été reçus au Point Accueil Transmission en 2022 et 90 cédants sont accompagnés dans leur projet de transmission ». Des accueils qui passent aussi par « un travail de cheminement auprès des cédants pour qu’ils prennent conscience du potentiel de leurs exploitations, pour ce qu’elles sont ou ce qu’elles pourraient être ». Bref, comme une adaptation de l’offre à la demande. « On insiste beaucoup sur l’anticipation », poursuit Nelly Loupy, vice-présidente de la Chambre d’agriculture de la Mayenne en charge du dossier Installation-Transmission. La transmission est une étape importante de la vie. Elle doit s’inscrire dans le projet de l’entreprise », renchérit-elle. Il s’agit véritablement « d’une stratégie » à mettre en place « pour le dernier tiers de la vie professionnelle », souligne Michel Peigner, directeur de la Chambre d’agriculture.
Y penser dès 50 ans
Une stratégie que la Chambre a choisi de développer territoire par territoire. Ainsi, un premier travail a été effectué dans les Coëvrons, conjointement avec le Conseil régional, le Conseil départemental et la communauté de communes des Coëvrons. Un secteur sensible où, en 2019, 37 % des chefs d’exploitations avaient plus de 55 ans et près de la moitié des exploitations étaient directement concernées par des départs en retraite. À cela s’ajoute le maintien de l’élevage dans ce secteur : « les Coëvrons, c’est la com’com de la viande bovine en Mayenne », synthétise Stéphane Guioullier. Six axes de travail ont été mis en place dans ce territoire, avec, le 14 mars, une soirée « Transmission » sur invitation et destinées aux agriculteurs âgés de 50 à 62 ans.
Pour cette année 2023, la Chambre s’attaque aux secteurs de Château-Gontier et du Mont des Avaloirs. « On n’a pas de recette miracle, admet Stéphane Guioullier, mais du boulot, des solutions à proposer pour nos territoires et l’économie de nos territoires. On n’attend pas la dernière exploitation de la commune pour agir. L’agriculture de demain, ce sont les porteurs de projets qui la feront », conclut Stéphane Guioullier.