« La segmentation des marchés, il faut aller dedans »
Lundi 31 août, l'organisation de producteurs Vaubernier organisait son assemblée générale à Andouillé.

Après une période rythmée par la crise sanitaire, les éleveurs de la laiterie Vaubernier, membres de l'organisation de producteurs avaient rendez-vous pour l'assemblée générale de l'OP. Au programme, un point sur l'année passée et l'année en cours, ainsi que les perspectives pour 2021.
o Lait sans OGM : Depuis le mois de juillet, les éleveurs de la laiterie Vaubernier ont été consultés pour leur intérêt à produire du lait sans OGM, une segmentation de marchés dans laquelle la laiterie Vaubernier souhaite s'orienter. Actuellement en recherche de producteurs, Jacky Balluais, président de l'OP estime qu'il faut : « qu'il y ait 12 à 15 % des producteurs qui s'engagent. C'est absolument nécessaire d'avoir une partie de nos producteurs qui s'engagent dans le non-OGM. C'est intéressant pour eux et pour nous ». Face à la non-approbation de certains éleveurs, notamment en termes de rémunération du lait sans OGM proposée actuellement, Bruno Rouland, éleveur à Andouillé et membre du conseil d'administration de l'OP a enchéri : «la segmentation des marchés, il faut aller dedans. Si ce n'est pas nous, ça en sera d'autres. Il faudra négocier le prix avec des critères ». Ce à quoi Jacky Balluais a ajouté : «l'indexation de l'évolution du complément de prix est indispensable dans la négociation ». Pour l'instant, le complément de prix proposé s'élève à 11 EUR des 1000 l auxquels viendraient s'ajouter 5 EUR des 1000 L pour les 6 premiers mois. Un complément de prix qui pour l'instant ne serait pas couplé à une « prime à l'herbe ». Jean-François Pinot, responsable approvisionnement lait chez Vaubernier a précisé : « actuellement, 37 producteurs ont répondu positivement à la consultation. Les diagnostics vont débuter courant septembre pour une certification en 2021. Toute la démarche de certification est prise en charge par l'entreprise ». Deux journées de formation sont prévues les 8 et 13 octobre pour les éleveurs souhaitant se positionner sur le passage au lait sans OGM.
o Mesure Cniel : Les éleveurs ayant accepté la mesure nationale sur la baisse de la production de lait se sont vus attribuer l'aide promise. Cela représente 92 producteurs pour la laiterie Vaubernier, et un montant total de 61020 EUR répartis entre les différents producteurs en fonction de chaque baisse de livraison.
oBilan économique : Pour l'année 2020, Jean-François Pinot explique : «il faut rester prudent, on gère au mois le mois. Nous avons eu 4 semaines vraiment atypiques au début de la crise sanitaire avec une forte demande des distributeurs sur le camembert. Nous avons donc concentré l'activité sur ce produit. Le premier trimestre a connu un démarrage poussif. Le deuxième a été fortement marqué par la crise sanitaire. Le troisième se poursuit avec une crise qui bascule vers l'économique. Et pour le quatrième trimestre on s'attend à une guerre des prix. Beaucoup d'interrogations subsistent».
o Dons de lait : Comme l'a présenté Laurence Boucher, agent Relation Lait chez Vaubernier, les dons de lait permettent à la laiterie de fabriquer des produits à destination des banques alimentaires. En 2019, huit producteurs ont procédé à des dons de lait, représentant 20906 litres.
o Direction de l'entreprise : Durant les questions diverses, des éleveurs se sont inquiétés du souhait de l'actuelle présidente et directrice générale, Catherine Drezen, de rester ou non aux commandes de l'entreprise, faisant référence au décès en décembre 2017 de Jean Drezen, ancien président de l'entreprise. Ce à quoi, Jacky Balluais et Jean-François Pinot ont répondu, suite à divers échanges avec l'intéressée ont répondu : « nous avons rencontré Catherine Drezen en janvier 2020 et je vais vous tenir les mêmes propos que ceux de Jean-François. Elle souhaite continuer, c'est son choix. Elle n'a pas pour projet de vendre l'entreprise, qui plus est dans une des plus belles zones de collecte de France. Il est évident que c'est comme dans toute entreprise, il y a toujours des problématiques à résoudre dans les successions. Mais je peux vous assurer que la situation de l'entreprise est très saine» a précisé Jacky Balluais.