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Influenza aviaire : agir ensemble pour une lutte efficace

Mercredi 28 septembre 2022, se tenait une réunion technique sur l’influenza aviaire avec des représentants des producteurs, des groupements, des vétérinaires et l’administration. Objectif : tout mettre en œuvre pour éviter la propagation du virus.

Jean-François Hérouin et Jean-François Ramond : deux producteurs qui ont dû faire euthanasier leurs volailles, sont venus témoigner.
© VG-Agri53

Jean-François Ramond est éleveur de volailles en Maine-et-Loire, en GAEC familial. Le 1er avril dernier, il a dû faire abattre 73 000 pintades suite à la mort par l’influenza aviaire de 60 pintades. Jean-François Hérouin, éleveur en Ille-et-Vilaine, a dû, lui aussi, faire euthanasier 72 000 poulets, « alors que nos poulets étaient sains, mais « situés en zone de surveillance, avec dépeuplement obligatoire ». Deux témoignages poignants de deux éleveurs, larmes à l’œil, qui ont perdu le fruit de leur travail. L’un a été indemnisé, l’autre toujours pas, car il est éleveur en intégration dans un groupement. Les sommes en jeu sont identiques, « de l’ordre de 100 000 euros », et tous les deux ont été traumatisés. « Au-delà de la perte de revenus, il y a aussi un drame humain », a souligné Jean-Yves Guérot, éleveur à Changé et responsabel du dossier "avicole" à la Chambre d'agriculture de la Mayenne.

C’est une harmonisation et une clarification des procédures que les représentants des producteurs, éleveurs pour certains, techniciens pour d’autres, sont venus demander à l’Administration lors de cette réunion qui s’est tenue mercredi après-midi à la Maison des Agriculteurs, à l’initiative de la section volailles de la FDSEA de la Mayenne. Les services de l’Etat, par les voix de Anne-Laure Lefebvre, cheffe du service Santé et Protection animale à la DDETSPP, et Agnès Hursault, directrice adjointe de la DDETSPP, ont fait état de l’évolution récente de l’influenza aviaire en France, et plus particulièrement dans l’Ouest. Peu de cas jusqu’alors en Mayenne (« deux cas infirmés dans l’avifaune sauvage cette année »), mais un département « cerné » avec des cas avérés chez les voisins, dont un nouveau, en date du 23 septembre, en Sarthe, en pleine zone de production de volailles Loué. « Cette année, visiblement, on n’a pas eu de période de calme », dans la propagation de l’influenza aviaire », a remarqué Anne-Laure Lefebvre, constatant « une situation ininterrompue du côté de la faune sauvage ».

 

Détecter précocement

L’accent a été mis sur la détection précoce du virus, passant par la surveillance des transferts ou bien encore par « le dépistage systématique des palmipèdes avant transport ». Justement, pour le transport, l’Administration a parlé de bâchage des camions pour éviter une propagation lors des transports. « Bâchage des camions, oui, mais quid du bien-être animal ? » a questionné Jean-Yves Guérot. « Le bâchage serait obligatoire en dessous d’une certaine température qui reste à déterminer », a répondu Anne-Laure Lefebvre.

Mais à long terme, tous attendent les vaccins… « S’il n’y a pas de vaccin, la filière avicole française disparaîtra », a estimé Jean-François Ramond, qui est aussi président du Cravi.

Les échanges ont aussi porté sur la biosécurité. Si les éleveurs sont formés, la mise en application, au quotidien, de toutes les mesures ad-hoc, n’est pas forcément toujours de mise. « Il y a encore des failles comportementales, estime la DDETSPP, rappelant qu’il faut « limiter l’accès des élevages aux seuls intervenants », réclamant « un cloisonnement géographique des activités aviaires », proposant aussi « de réduire drastiquement le nombre de lots de canards dans les zones de forte densité d’élevage ».

 

Un numéro d’urgence

Les critères d’alerte ont été aussi remis en cause. « Ces critères d’alerte sont trop élevés. Lorsqu’ils sont atteints, c’est déjà trop tard », a résumé Yves de la Fouchardière, directeur du groupe Cafel (Volailles de Loué). Des pistes ont alors été évoquées, comme celle de « déclarer tous les mouvements de volailles », afin de savoir ce qu’il y a dans les bâtiments, mais aussi de s’échanger, pour chaque structure, le numéro de téléphone d’urgence « 24h/24 et 7j/7 » pour agir au plus vite. Cela passe aussi par une diffusion d’une cartographie précise de tous les bâtiments de volailles en Mayenne. « On a vraiment besoin d’un système d’information rapide », a martelé Yves de la Fouchardière. De son côté, et en tant que représentante de la vente à la ferme, Sylvia Goisbault a insisté sur l’importance « des déclarations de mouvements des volailles sur la plateforme ATM », quelle que soit la taille de la production, une déclaration pourtant obligatoire… « Mais qui ne s’impose pour qui abat à la ferme… »

Il y a encore du pain sur la planche pour arriver à une harmonisation de l’ensemble de la filière, mais, comme l’a conclu Jean-Yves Guérot, « nous avons eu une discussion sans tabou avec les représentants de nos instances administratives départementales et nos professionnels ». Ce qui n’est pas négligeable pour avancer ensemble.

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