Influenza avaire : le retour des parcours plein air laisse la profession dubitative
Après avoir reçu l’avis de l’Anses, le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans le 16 décembre 2022, plusieurs « adaptations des modalités de mise à l’abri » pour les gallus de plein air en contexte d’influenza aviaire. En Mayenne, c'est plutôt l'incompréhension.
Après avoir reçu l’avis de l’Anses, le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans le 16 décembre 2022, plusieurs « adaptations des modalités de mise à l’abri » pour les gallus de plein air en contexte d’influenza aviaire. En Mayenne, c'est plutôt l'incompréhension.

« Dans la période très délicate où les Pays de la Loire est la région la plus touchée, je suis surpris de cette évolution de ligne de conduite. » C’est la première réaction de Jean-Yves Guérot, éleveur de volailles en charge de la filière avicole pour la Chambre d’agriculture de la Mayenne, à l’annonce, par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, de l’assouplissement des mesures de confinement concernant les gallus,
Le ministère a, en effet, indiqué, vendredi dernier, que « la mise sous parcours réduit pour les gallus, pintades et dindes sera désormais autorisée pendant la période la plus à risque (15 novembre au 15 mars) », sous réserve d’un « audit de biosécurité favorable ».
« Cette décision, qui appartient à l’Etat, ne concerne que les élevages label ou bio », ajoute Jean-Yves Guérot. Jusque-là, seuls les éleveurs pouvant justifier d’un mal-être animal avaient la possibilité, après une visite vétérinaire, de sortir les animaux dans des parcours réduits. Une condition supprimée temporairement dans l’attente de l’avis de l’Anses. « Je pensais que les gens des labels qui interviennent en Mayenne, cautionnaient la mise à l’abri total », poursuit l’élu Chambre. Une réunion « pour faire le point sur la question » est d’ailleurs déjà programmée en Mayenne avec les services de l’Etat et les représentants de la filière, dans la première quinzaine de janvier.
Pour Jean-Yves Guérot, la décision ministérielle, même si elle s’appuie sur un avis de l’Anses, est « une surprise doublée d’une inquiétude. Au 20 décembre, continue-t-il, on vient d’obtenir une libéralisation de la Mayenne, mais la prudence reste de mise au moment où l’ensemble des éleveurs peut remettre en place sans restriction. Je souhaiterais que la Mayenne garde son statut actuel de département sans cas avéré en élevage… »
Jean-Yves Guérot s’inquiète aussi du message derrière cette annonce. « En tant que Chambre d’agriculture, on se rangera derrière la loi, mais on aura encore plus de mal à faire admettre aux particuliers de rentrer leurs animaux… »
Autre nouveauté annoncée le même jour par le ministère : « les surfaces des parcours réduits pourront être réévaluées ». Alors que la règle est aujourd’hui de 500 m2 pour 1 000 volailles, l’Anses recommande donc de définir une surface maximale en fonction de la distance entre le bâtiment et la fin du parcours (20 à 30 m maximum).
Enfin, comme demandé par le Synalaf (volailles label), le ministère abaisse à huit semaines (au lieu de dix) l’âge minimal de sortie des poulets de chair sur parcours réduits « durant la période estivale (15 mai au 15 septembre) ». « Précisées par voie d’arrêté dans les jours à venir », ces mesures sont motivées par « des problématiques de bien-être ou de santé animale » lors de la mise à l’abri durant l’été, marqué par la poursuite de la circulation du virus.