Il se lance dans le soja
Éleveur laitier et céréalier à La Chapelle-Rainsoin, Olivier Duhamel a implanté une parcelle de 8,5 ha en soja. Une première pour lui d’une protéagineuse assez rare dans le département.

Sur une parcelle de 8,5 ha, Olivier Duhamel s’est lancé un nouveau défi : semer du soja avec un rendement escompté de l’ordre de 30 à 35 quintaux. « Ceux qui irriguent atteignent les 45 q/ha, voire les 50 q/ha. Moi je n’irrigue pas. Je serai très satisfait avec un rendement entre 30 et 35 quintaux. »
L’idée de tenter le soja germe depuis environ deux ans dans la tête d’Olivier. Le déclic s’est produit lorsque la météo de la fin de 2 019 a limité les semis de blé. « J’ai fait une dizaine d’hectares de blé en moins. J’avais donc le choix entre des pois, de l’orge de printemps ou du soja. » Il a opté pour le soja. « Pourtant, depuis que je m’y intéresse, les gens me disent « ça ne rend pas » ou « ce n’est pas valable en Mayenne. »
La parcelle de 8,50 ha, qui aurait pu être destinée au maïs, est sur un sol « argilo-limoneux assez profond, capable de compenser en cas de manque d’eau cet été ». Après un couvert d’hiver, Olivier Duhamel a préparé sa terre « au début du printemps, sans ajouter de matière organique. Le soja est une plante protéagineuse, elle n’a donc pas besoin de beaucoup d’azote, rappelle-t-il. J’ai juste mis de la potasse et du phosphore pour la plante. »
Pour le semis, il a utilisé un fissurateur herse semoir. « J’ai semé mercredi 20 mai, préférant attendre la fin des saints de glace. » Tenace, mais prudent… surtout que « le soja, c’est comme le maïs. C’est en base 6 et une fois qu’il est semé, il ne faut pas qu’il s’arrête de pousser ! » Le semis a eu lieu dans des conditions « nettement favorables, au top », dans un sol chaud et ressuyé. Un sol avait été préparé juste avant les pluies importantes d’avril. « J’ai semé la graine à 2-3 cm la graine pour bien la recouvrir. » Olivier se méfie des pigeons et des corbeaux qui mangent les graines et les cotylédons. Il a ensuite tout roulé. À la fois pour protéger les graines et avoir un sol parfait à la moisson, car, ajoute-t-il, « au moment de la moisson, les premières gousses sont à 8-10 cm du sol ».
Coût de semence
Olivier Duhamel s’est tourné vers de la semence certifiée, type Abelina, commercialisé par Saatbrau. Une graine dont le semencier vante, entre autres, « l’excellent ratio entre la productivité et la précocité, la vigueur au départ et la couverture rapide du sol ». Le coût : 260 €. « On sème 120 kg/ha, avec une densité entre 65 et 75 grains au m2. J’ai fait un petit 70. Ce qui fait 120 kg/ha, soit 4 doses et demie par hectare, donc 260 € ! »
Juste deux passages
Le lendemain du semis, Olivier Duhamel a fait un herbicide en post-semis. Un deuxième passage d’herbicide sera à faire au stade 4-5 feuilles. « Et c’est tout. Pas d’autres interventions : pas de fongicide, pas d’insecticide. » Ce qui limite les coûts d’intervention par rapport à d’autres cultures. « Il faut quand même surveiller la présence de cétoines, des petits insectes qui mangent les feuilles. »
Deux destinations du soja sont prévues
- Première solution : « de la graine extrudée pour la mettre en tourteau et l’introduire dans la ration de mes vaches laitières. » Avantage c’est du sans-Ogm, donc la plante entre dans le cahier des charges de Bel, à qui Olivier vend son lait. « Le soja apporte de la protéine. C’est un correcteur azoté qui fait 48 : c’est donc une des meilleures plantes en correcteur azoté. » Pas assez utilisé en raison du coût à l’achat
- Deuxième possibilité : vendre. « La valeur de la tonne de grains est entre 300 et 350 €. Je verrai. Mais si le cours est favorable, je vendrai. » Mais ce sera après la moisson, prévue entre 15 et le 25 septembre. En espérant que le taux d’humidité, 14 %, sera bien là