Florent Renaudier : « Face à la FCO, ayons un coup d'avance »
Pour Florent Renaudier, président de la FDSEA de la Mayenne, il faut que les éleveurs vaccinent au maximum leurs cheptel pour limlter l'impact de la FCO, alors qu'un premier cas potentiel, prélevé sur un élevage d'ovins dans le département, est en cours d'analyses. Interview réalisée mercredi 11 septembre 2024.
Pour Florent Renaudier, président de la FDSEA de la Mayenne, il faut que les éleveurs vaccinent au maximum leurs cheptel pour limlter l'impact de la FCO, alors qu'un premier cas potentiel, prélevé sur un élevage d'ovins dans le département, est en cours d'analyses. Interview réalisée mercredi 11 septembre 2024.

Mardi 10 septembre, une réunion s’est tenue avec les OPA et les représentants de l’Etat en Mayenne sur l’actualité sanitaire. Quel en était l’objet ?
Florent Renaudier : A l’initiative de la FDSEA et des JA, nous avons effectivement souhaité faire un point sanitaire en Mayenne en raison de la propagation de la FCO, de la MHE, de la FPA et de la grippe aviaire. Nous avons exigé cette rencontre pour ne pas subir cette propagation, mais être dans le coup d’après. Avec les OPA nous n’entendons pas rester les bras croisés. Personnellement, je ne vois pas pourquoi la FCO ne se développerait pas en Mayenne, d’ailleurs un cas est parti en analyses cette semaine. Alors prenons, collectivement, toutes les mesures sanitaires pour en limiter les conséquences.
Quel est le but de cette rencontre ?
F.R. : Faire un état de l’étendue de ces quatre maladies, mais surtout commencer à prévenir les éleveurs sans pour autant les affoler. Il faut bien avoir à l’esprit que le moucheron et le moustiques, vecteurs de ces maladies, ne s’arrêtent pas aux frontières mayennaises. Notre idée, avec l’ensemble des OPA, c’est de prévenir, informer et d’initier, au mieux, la réflexion sur la vaccination. Nous souscrivons aussi au travail du GDS de la Mayenne qui a envoyé un courrier postal à tous les exploitants. Une démarche qui montre la détermination à vouloir lutter contre la propagation de ces maladies.
Que voulez-vous dire ?
F.R. : Il faut que les éleveurs mayennais se rapprochent de leurs vétérinaires pour inciter à la vaccination. On sait que la vaccination ne va pas stopper la FCO ou la MHE, mais elle en réduit fortement les effets. Je rappelle aussi que l’Etat a pris l’engagement de fournir gratuitement les vaccins et que la prise des deux doses nécessaires par animal, est également gratuite. Certes, la vaccination n’est pas obligatoire, mais elle est fortement recommandée.
Y a-t-il des vaccins pour tous les animaux concernés ?
F.R. : Dans un premier temps, non. C’est la raison pour laquelle on insiste pour que nos éleveurs prennent directement contact avec leurs vétérinaires. Ce sont eux qui les commandent sur une plateforme numérique. Les premières commandes seront les premières servies… Actuellement, 40 % des animaux potentiellement vaccinables pourraient recevoir les doses nécessaires. Les éleveurs ovins, eux, ont pris les devants avec les vétérinaires, mais il est vrai que la FCO peut tuer un ovin,
C’est donc du préventif avant tout que vous prônez…
F.R. : On se base pour cela sur les témoignages de nos collègues de l’Est de la France. Tous nous disent que s’ils avaient pu vacciner avant l’arrivée de la FCO dans leurs territoires, cela aurait pu en limiter les conséquences.
Justement, quelles sont les conséquences de la FCO ou de la MHE sur les animaux ?
F.R. : Pour ces deux maladies, cela peut se traduire, chez les bovins, par des avortements, des plaies aux muqueuses, des plaies aux trayons et une baisse de la production laitière. Par contre, je rappelle que la FCO et la MHE ne sont pas transmissibles de bovin à bovin. C’est l’insecte qui est le vecteur de la transmission.
Circule aussi la grippe aviaire qui a été confirmée dans trois foyers en Bretagne.
F.R. : Là aussi, j’insiste pour que la mise en place des mesures de biosécurité soit appliquée par tout détenteur de volailles ou d’oiseaux. Il faut éviter que l’avifaune sauvage vienne boire ou se nourrir dans les élevages et les basses-cours de particuliers. Nous demandons d’ailleurs aux particuliers et aux collectivités territoriales, qui offrent des poules aux particuliers à la place de composteurs, de se faire le relais de la prévention contre la grippe aviaire. Et c’est dès maintenant, car sur les trois foyers d’influenza aviaire avérés en Bretagne, deux l’étaient non pas en élevage, mais chez des particuliers.