Sanitaire
FCO/MHE : point de situation en Mayenne
Le GDS 53 dresse un point épidémiologique sur la FCO-3 en Mayenne et l’impact sur les élevages du département.
Le GDS 53 dresse un point épidémiologique sur la FCO-3 en Mayenne et l’impact sur les élevages du département.

Au 24 septembre, le nombre officiel de foyers FCO-3 est de 500 (459 en bovins et 41 en ovins). Mais ce chiffre ne reflète pas du tout la circulation très large du virus qui est, depuis la fin juillet, présent sur l’ensemble des communes de la Mayenne. Les répercussions cliniques et économiques sont importantes mais varient considérablement d’un élevage à l’autre avec des taux de morbidité (nombre d’animaux malades par cheptel) très fluctuants. Des facteurs de risque notamment nutritionnels ont été mis en évidence, comme l’impact des mycotoxines. Il est encore trop tôt pour calculer précisément l’impact exact du virus sur les performances de reproduction mais, d’ores et déjà, les taux de non-retours 0 à 90 jours ont diminué de plusieurs points. Le nombre d’avortements déclarés sur l’été 2025 a, lui, augmenté de 66 % par rapport à l’été 2024. Sur la même période, la mortalité des veaux de moins d’un mois a grimpé de 22,5 % par rapport à l’année dernière. L’autre sérotype, le 8, circule très peu avec neuf isolements dont cinq co-infections avec le sérotype 3 surtout sur le Sud-Ouest du département, contrairement à l’Ouest de l’Ille-et-Vilaine, le reste de la Bretagne et la Loire-Atlantique.
Absence de reprise de l’épidémie FCO-3 dans l’Est, bonne augure pour la Mayenne en 2026
Les départements de l’Est de la France avaient payé un très lourd tribut en 2024. L’épidémie n’est pratiquement pas repartie cette année. L’immunité naturelle après infection longue de plusieurs années et l’immunité vaccinale d’un an expliquent largement ce phénomène. On peut espérer les mêmes événements en Mayenne pour 2026.
Disparition de la MHE
Hormis deux foyers (l’un en centre Sarthe, l’autre dans les Pyrénées-Orientales), l’épidémie de MHE n’est pas repartie cette année en France. Le virus n’est plus isolé lors de suspicion clinique. Il n’est quasiment pas non plus isolé lors de PCRs faites lors d’achats, de ventes, de concours agricoles ou d’avortements. On est donc dans l’hypothèse de l’interruption de la circulation du virus plutôt que celle du maintien de sa diffusion mais à bas bruit, sans expression clinique sur les animaux. La forte immunité des cheptels (naturelle après épidémie et induite par le vaccin avec 3 millions de bovins vaccinés) et la faible capacité du virus à traverser la barrière placentaire (permettant au virus de passer l’hiver dans la vache gestante et de produire des veaux virémiques le printemps suivant), semblent avoir eu raison du virus. Des suivis sérologiques sur lait de tank en limite de front épidémiologique confirmeront ou non cette hypothèse.
Vaccination FCO-3 : le vaccin BLUEVAC 3 en manque d’efficacité
Les données terrain, des études scientifiques menées par l’École nationale vétérinaire de Toulouse (encore non publiées) et surtout celles du laboratoire national de référence allemand en matière de FCO (FLI) (1) démontrent que le vaccin BLUEVAC 3 protège de manière insuffisante contre le virus par défaut de production d’anticorps neutralisants en large quantité. Les données terrain et les données scientifiques du laboratoire de référence allemand FLI attestent au contraire de la bonne efficacité de l’autre vaccin disponible, BULTAVO 3 pour réduire les signes cliniques et freiner la diffusion du virus par diminution de la virémie.
Source (1) : Publication du laboratoire Friedrich-Loeffler -Institut : Impfkontrollstudie | FLI | Stand 18.12.2024 | 21
Un nouveau foyer de DNC dans le Rhône
Un nouveau foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a été confirmé dans le Rhône, le 18 septembre, dans un élevage de vaches laitières. Ce premier foyer dans le Rhône est aussi le premier dans un département situé hors de la zone réglementée depuis l’émergence de la maladie, en juin dernier en Savoie et conduit à délimiter une nouvelle zone réglementée. Le dernier foyer avait été détecté le 6 septembre dans l’Ain. Les animaux de ce nouveau foyer ont d’ores et déjà été abattus, et la France dispose d'un stock de doses de vaccins suffisant pour couvrir les besoins de vaccination de cette seconde zone réglementée.