Etienne Fourmont : « Dépassionner le débat et parler simplement du métier »
Mardi 6 décembre 2022, Étienne Fourmont, agriculteur sarthois bien connu pour ses vidéos promotionnelles de la profession sur YouTube, intervenait à la Maison des Agriculteurs lors d’une formation « dialogue sociétal » proposée par la FDSEA 53. Il nous raconte les conseils qu’il a donnés aux agriculteurs mayennais.
Mardi 6 décembre 2022, Étienne Fourmont, agriculteur sarthois bien connu pour ses vidéos promotionnelles de la profession sur YouTube, intervenait à la Maison des Agriculteurs lors d’une formation « dialogue sociétal » proposée par la FDSEA 53. Il nous raconte les conseils qu’il a donnés aux agriculteurs mayennais.

En quoi a consisté votre intervention sur le « dialogue sociétal » ?
Étienne Fourmont : Je suis vraiment venu ici pour expliquer comment communiquer, pas forcément pour expliquer comment répondre aux reproches, critiques, attaques ou autres, mais surtout savoir comment parler positivement du métier. Quand on veut communiquer sur les réseaux sociaux, il faut être très simple dans son message. On a tendance à être passionné par notre métier, à vouloir le défendre à tout prix —ce qui est normal, je suis le premier à l’entendre —, mais il faut qu’on arrive à dépassionner le débat et à parler simplement du métier. On est trop technique quand on explique notre profession. Quand on utilise des termes trop spécifiques, les gens n’accrochent pas parce qu’ils sont perdus.
Sur la problématique de l’agribashing, quels sont vos conseils ?
É.F. : Il faut que l’on comprenne que ceux qui peuvent dire du mal de nous ou faire de l’agribashing, bien souvent c’est parce qu’ils ne connaissent pas du tout le monde agricole. Ils ont des préjugés et c’est à nous de leur expliquer que ça ne marche pas comme ça, qu’il ne faut pas 15 000 litres d’eau pour faire un kilo de viande, qu’on n’insémine pas la vache à répétition ou des idées reçues comme cela. Quand je réalise des vidéos sur YouTube ou quand je communique plus globalement sur les réseaux sociaux, je pars du principe que l’on peut tout montrer tant que c’est bien expliqué. Je m’attache à montrer ce que je fais au quotidien, dans mon métier. Je publie deux catégories de vidéos. Il y a le « vlog » où je vais raconter ce que j’ai fait dans la semaine, et d’autres vidéos sur mes déplacements, comme récemment aux Pays-Bas. Avec le Lely Center d’Évron, nous avons visité des élevages néerlandais et surtout l’usine de fabrication des robots de traite Lely. Bref, je ne me fixe pas trop de limites, j’avance au feeling.
Lors de la formation, quelles questions sont le plus revenues ?
É.F. : Ce ne sont pas forcément des questions, mais davantage des constats. Je remarque par exemple que nous avons beaucoup de préjugés sur la société. Nous aussi, en tant qu’agriculteurs, nous avons des préjugés sur la société. On s’imagine que tous les médias nous veulent du mal, que la société nous veut du mal. Au final, pas tant que ça. Quand on regarde vraiment les sondages, de près, on s’aperçoit que les agriculteurs ont une très bonne image et une très bonne réputation. Nous sommes vraiment aimés au niveau du grand public. Je l’ai répété plusieurs fois dans la salle devant les agriculteurs présents. C’est juste que les gens ont peut-être parfois une mauvaise image de l’agriculture en elle-même, mais pas de l’agriculteur. D’où l’importance de communiquer sur la profession pour casser ces préjugés-là, de façon à montrer aux gens que ce qu’ils mangent et ce que l’on fait, c’est plutôt positif.