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Epandage à la buse palette : son usage dans le collimateur

La buse sera-t-elle prochainement interdite ? Que dit la loi PREPA ? Faut-il attendre pour investir ? Toutes ces questions qui interrogent les éleveurs, concernent l’enjeu de la qualité de l’air.

© FdCuma53

• La source du problème : l’azote ammoniacal

Suite à un épandage de lisier (ou de digestat), une partie de l’azote présent, se transforme en azote ammoniacal (NH3), très sensible à la volatilisation. Ce NH3 se combine dans l’atmosphère avec d’autres polluants, provoquant et accentuant la création de particules fines (PM).

L’agriculture contribue à 94 % des émissions de NH3. 69 % sont issues du secteur de l’élevage, dont 1/3 sont émis lors des épandages de lisier, soit des 20 % des émissions totales. En comparaison, La fertilisation minérale émet 26 % des émissions.[i]

En 2017, la France a mis en place un plan d’action (loi PREPA), visant à réduire les émissions de NH3 dans le temps (-4% en 2020, -8 % en 2025 et -13% en 2030) dans « la perspective de supprimer l’usage des matériels les plus émissif à l’horizon 2025». Pour l’instant, la réglementation n’a pas encore mis en action une interdiction formelle, mais l’objectif des 4% en 2020 n’est pas atteint (-1 % seulement pour le moment). Aussi, il est possible que la réglementation s’accélère afin de compenser le retard.

Un arrêté est notamment en cours de préparation. Ce texte encadrerait tous les épandages issus des Installations Classées Pour l’Environnement (ICPE) : les élevages sous régime ICPE, les unités de méthanisation, les industries agro-alimentaires. Ce texte, encore en négociation, pourrait rendre obligatoire l’enfouissement des effluents (lisiers, digestats...) après épandage sur les sols nus ou les chaumes.

Un autre point réglementaire existe, peu ou pas utilisé pour l’instant, est « un arrêté d’urgence ». Les préfets (de Région) peuvent mettre en place, lors de pic de pollution aux particules (PM), une interdiction ponctuelle (quelques jours) de l’usage de la buse palette. A notre connaissance, cette mesure n’a pas encore été appliquée.

• Limiter les pertes NH3 dans les 6 h après épandage

Différents leviers permettent de limiter la volatilisation de l’azote.

Les 2 principaux leviers sont les équipements d’épandage (pendillards ou enfouisseur) et les conditions météo. Une situation venteuse, avec un air sec, un fort ensoleillement et sur un sol nu, sont des conditions à fort risque de volatilisation. A contrario, un sol déchaumé juste après épandage, la présence de végétation ou une averse après épandage, ont des effets atténuants les pertes.

En lisier de bovin, (cf tableau) la proportion d’azote ammoniacale est d’environ 33%. Cette valeur est très souvent sous-estimée. Le fait de déchaumer aussitôt après épandage permet de réduire fortement les pertes ammoniacales. Plusieurs essais ont également montré que 75 % des pertes ont lieu durant les 6 h après épandage, il faut donc enfouir rapidement.

 

Essai VOLAT’NH3 en 2011-12

Site

LISIER BOVIN

Type épandage

Kg N / ha

NH4+ Kg/ha

%age perte NH3

Moyenne

Type épandage

%age perte NH3

Moyenne

La Jaillère  -2011

Buse

114

39

29

48 %

Buse puis déchaumeur

2

6 %

La Jaillère  -2012

Buse

75

27

76

Buse puis déchaumeur

1

Derval -2011

Pendillards

136

61

40

Pendillards puis déchaumeur

15

 

 

CITEPA, 2018. Chiffres SECTEN 2018 : inventaire des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en France, disponible sur https://www.CITEPA.org/fr/ activites/inventaires-des-emissions/ secten#Emi_totales_ttes_annees

 

Pertes de l’azote ammoniacal par volatilisation après épandage

LISIER BOVIN

N total

N-NH4+

Epandage seul

Epandage puis déchaumage

Sites

(KgN/ha)

(KgN/ha)

Pertes NH3

(% de N-NH4+)

Pertes NH3

(% de N-NH4+)

La Jaillère    2011

114

39

29

2

La Jaillère    2012

75

27

76

1

Derval    2011

136

61

40

15

 

 

Moyenne

48%

6%

 

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