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Moissons
En blé, « on a beaucoup moins que d'habitude »

Mardi 30 juillet, nous sommes allés à la rencontre du Gaec de L’Hommeau, à Saint-Germain d'Anxure. En pleines moissons de blé, Mathieu Pouteau, l’un des trois associés de l’exploitation, nous a accordé un peu de son temps pour faire un premier point. Reportage en cabine.

Les frères jumeaux Pouteau, Mathieu et Florian (25 ans), se sont installés il y a déjà plusieurs années au Gaec de L’Hommeau, à Saint-Germain-d'Anxure (lait, taurillons et cultures). En 2018 pour Mathieu puis en 2020 pour Florian. « La fenêtre météo est courte cette année », confie Mathieu Pouteau qui a débuté les moissons de blé le dimanche 14 juillet, après les 25 ha de colza battus un peu plus tôt dans l’été. « Au total, nous avons 75 hectares de blé à moissonner. S’il n’y a pas d’orages, on devrait terminer ce soir (mardi 30 juillet, NDLR), vers minuit ». En termes de PS, « on tourne autour de 77-78. Même si c’est un peu moins que l’année dernière, où on était entre 79 et 80, c’est aux normes et c’est le principal ».

Quasiment 70 q/ha en fin de moissons

Pour le taux d’humidité, « ça dépend du moment de la journée. On commence le matin à 15,5 % pour descendre à 13 % dans l’après-midi et la soirée. On moissonne toujours à peu près à 13 ou 14 %. En début de saison, on était plutôt aux alentours de 15 % », complète Mathieu. En termes de rendements, « c’est assez hétérogène, juge le jeune agriculteur anxurois. On a commencé dans les moins bonnes terres. Au début de la campagne, on faisait entre 50 q/ha (au plus bas) et jusqu’à 65 q/ha (au plus haut). Aujourd’hui, on est à 69,5 q/ha de moyenne jusqu’ici ». Une année dans les standards ? « Non, pas vraiment. Il manque entre 10 et 15 quintaux à l’hectare, mais on n’est pas surpris. On s’attendait à des rendements inférieurs cette année. Que ça soit chez nous ou chez nos voisins, on est tous logés à la même enseigne. On a beaucoup moins que d’habitude, mais ça reste correct par rapport à certains secteurs ». Une perte de rendements « principalement due à la pluie. La période de précipitations a été longue et a impacté les zones humides dans les champs ».

« Une bonne année » pour la paille

En parallèle de son travail dans la batteuse, son frère Florian bottèle toute la paille du Gaec. Un peu partout dans le Grand Ouest, l’année 2024 est famélique au niveau des rendements en paille, mais à L’Hommeau, on ne se plaint pas. « C’est une bonne année pour nous avec 5 tonnes à l’hectare partout. On avait semé de bonne heure, entre le 15 et le 20 octobre, avant les fortes pluies. En 2023, on faisait 5 à 6 T/ha donc c’est correct en 2024. En revanche, en semant tôt, on a d’autres impacts. On a plus de pieds dans la parcelle en semant tôt, mais le blé est davantage malade. L’un dans l’autre, ça s’équilibre ». Pour son planning des moissons de blé, le Gaec de L’Hommeau a aussi dû prendre en considération un autre facteur. « On a une mauvaise herbe dans les champs de blé, le liseron. Si on attendait dix jours, le champ était tout vert », affirme Mathieu Pouteau.

Une situation beaucoup plus compliquée ailleurs en Mayenne

Mickaël Guilloux, agriculteur à Astillé, nous fait part des rendements de blé dans son secteur. Selon son expérience personnelle et les échos qu’il a reçus, la situation est très compliquée en Mayenne, parfois même catastrophique. « Certains arrivent à passer la barre des 70 q/ha avec des semis plus tardifs, mais pour les premiers semés, c’est la soupe à la grimace : 48 chez moi, certains de mes voisins sont à 55, mais d’autres peinent à faire 50 ». Pour les colzas, idem. « Certains arrivent à 30, mais beaucoup sont entre 10 et 20. Dans le coin d’Astillé, on tourne à 15, 10 et même à 5 chez un agriculteur du secteur. Cela va certainement se ressentir plus que ce que l’on ne pensait sur les trésoreries ».

Marc Fesneau : « Rendez-vous donné aux agriculteurs après les moissons »

Lors d’un déplacement sur une exploitation de Sainville (Eure-et-Loir), le ministre de l'Agriculture a affirmé, lundi 29 juillet, qu’il sera prêt à aider les agriculteurs si les mauvaises récoltes se confirment. Dans son communiqué paru le même jour, il rappelle que la gestion des risque agricoles a été récemment réformée et indique qu'« un bilan sera établi à l’issue des moissons pour évaluer plus finement la situation et renforcer la personnalisation des dispositifs le cas échéant en fonction des difficultés rencontrées ». Le gouvernement pourrait décider de débloquer des dispositifs relatifs à la taxe sur le bâti non foncier ou la déduction pour épargne de précaution. Marc Fesneau précise que la production céréalière pourrait baisser cette année de 10 à 20 %, un phénomène « national » avec des pertes avoisinant les 50 % dans certaines zones. À la demande de la FNSEA, en plus des aides nationales et d’un possible report des cotisations MSA, le ministre pourrait solliciter Bruxelles sur la mobilisation de la réserve de crise.

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