Aller au contenu principal

Législation
Effarouchement des oiseaux : quels droits pour les agriculteurs ?

La liste des équipements commercialisés pour faire fuir les oiseaux est longue. Dans cet article, découvrez ce que les agriculteurs mayennais ont le droit ou n’ont pas le droit de faire.

Le canon effaroucheur, ayant en général un volume légèrement supérieur à une centaine de Décibels, doit être placé à une distance de 250 m à 300 m des habitations.
© L'Anjou Agricole

Certains effraient par la vue, comme les  cerfs-volants, les drapeaux, les ballons ou les bandes réfléchissantes. D’autres font peur par le bruit, tels que les canons à gaz, les pistolets ou encore les  cris de détresse d’oiseaux ou de prédateurs. Les oiseaux s’accoutument aux effaroucheurs, c’est pourquoi il est conseillé de combiner différents types de moyens parmi les nombreuses solutions proposées, visuelles et sonores. Il faut cependant veiller à respecter la réglementation sur le bruit prévue par le Code de la Santé publique.

Respecter la tranquillité du voisinage 

Au printemps, en particulier après les semis de maïs, pois, tournesol et autres cultures, beaucoup d’agriculteurs utilisent des moyens sonores pour faire fuir les oiseaux. Une activité professionnelle qui génère des bruits et qui est donc réglementée par la législation sur le bruit de voisinage et d’activités. L’article R1336-5 du Code de la Santé publique est clair : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité ». Les bruits liés aux activités professionnelles, agricoles notamment, « peuvent faire l’objet de conditions d’utilisation fixées par arrêté préfectoral ou par le maire. Charge à l’agriculteur de prendre connaissance de la réglementation communale. Dans tous les cas, les limites légales ne peuvent pas être dépassées sous peine de porter atteinte à la tranquillité du voisinage ».

Détonations trop rapprochées : aucune efficacité 

Une règle édictée par l'article R. 1336-7 du Code de la Santé publique permet de calculer la tolérance d’un bruit ayant pour origine une activité professionnelle. Dans le cadre d’un canon effaroucheur, le calcul est le suivant : le bruit ambiant normal (40 Db) + bruit de journée autorisée entre 7 h et 22 h (5 Db) + bruits inférieurs à une minute (6 Db) = 51 Db autorisés et perçus par les riverains. Le canon effaroucheur, ayant en général un volume légèrement supérieur à une centaine de Décibels, doit être placé à une distance de 250 m à 300 m des habitations et dirigé dans le sens inverse de celles-ci, en tenant compte au maximum des vents dominants et des écrans qui existent (haies, murs, palissades…). Les canons doivent être bien réglés et ne pas fonctionner la nuit. Il est important de rappeler que les détonations trop rapprochées de canons à gaz n’ont aucune efficacité, car les oiseaux s’accommodent rapidement aux détonations. Ces mesures permettent de réduire efficacement le volume des canons perçu par le voisinage.

Une loi qui protège les activités agricoles 

Depuis le 15 avril 2024, une loi sur les « troubles anormaux du voisinage » visant à restreindre les conflits entre riverains, notamment à la campagne, offre une protection supplémentaire aux agriculteurs. Cette loi portant sur le « vivre ensemble » cherche en effet à limiter les plaintes de néoruraux face à des activités agricoles préexistantes. Ainsi, selon cette loi, en matière de nuisance, la responsabilité d’un agriculteur ne pourra pas être engagée dès lors qu'il n'a pas « substantiellement » modifié la nature ou l'intensité de son activité agricole. Ce cas vise les évolutions naturelles de la vie d'une exploitation (accroissement, diversification...). Il appartiendra au juge de déterminer ce qui relève ou non d'une modification « substantielle ». Le texte édicte quelques règles cadres. La responsabilité de la personne (propriétaire, locataire…) ne peut pas être engagée si l'activité est antérieure à l'installation de la personne se plaignant du trouble anormal, si elle respecte la législation  et si elle se poursuit dans les mêmes conditions ou dans des conditions nouvelles qui ne sont pas à l’origine de l’aggravation du trouble anormal de voisinage.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agri53.

Les plus lus

Cima à Mayenne du 18 au 20 juillet : le programme

Le Cima 53 et la Fête de la Madeleine animeront le parc des expositions et l’esplanade François Mitterrand, du 18 au 20…

Le rotavator, un matériel « dans l’air du temps »

Dans le cadre de l’événement Méca'Innov, le jeudi 25 septembre à la Cuma des Quatre Routes à Ménil (route de Château-Gontier-…

De la glace au lait de chèvre en Mayenne

Élisabet et Sixtinede La Roque, mère et fille et gérantes de la ferme « Du petit coin de Paradis » à Saint-Georges-…

Tour de France : une pomme géante signée Cruard Charpente

FDSEA 53 et JA de la Mayenne organisent une fresque géante à l’occasion du passage du Tour de France en Mayenne, ce samedi 12…

Cima : une organisation au poil, un public séduit

Du vendredi 18 au dimanche 20 juillet, cette nouvelle édition du Cima à Mayenne aura habilement su slalomer entre les averses…

Moissons 2025 : Terrena dresse son bilan

Terrena dresse un bilan globalement positif des moissons 2025 dans sa zone de collecte du Grand Ouest. La campagne a bénéficié…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 106€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Agri53
Consultez le journal Agri53 au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal Agri53