Parole de jeunes
Du diplôme d'ingénieur au tracteur : deux frères, un même parcours
Au Gaec du Bignon, à Château-Gontier-sur-Mayenne, les frères Alexandre et Pierre Lenormand sont tous les deux d’anciens élèves de l’école d’ingénieurs l’ESA, à Angers (49). Alexandre, 35 ans, viendra témoigner de son parcours lors du forum L’Instant Jeunes Agris 53, le 20 novembre à la Maison des agriculteurs.
Au Gaec du Bignon, à Château-Gontier-sur-Mayenne, les frères Alexandre et Pierre Lenormand sont tous les deux d’anciens élèves de l’école d’ingénieurs l’ESA, à Angers (49). Alexandre, 35 ans, viendra témoigner de son parcours lors du forum L’Instant Jeunes Agris 53, le 20 novembre à la Maison des agriculteurs.

Alexandre et Pierre Lenormand, âgés respectivement de 35 et 31 ans, sont frères et associés au Gaec du Bignon, à Château-Gontier-sur-Mayenne. Quatre ans d’écart, mais un parcours identique ! Après avoir obtenu leur bac Scientifique au lycée Victor-Hugo, les deux ont intégré une école d’ingénieurs à quelques années d’intervalle : l’ESA d’Angers (École supérieure des agricultures). « S’installer, on l’a toujours eu dans un coin de notre tête, mais l’idée était de s’assurer un bagage pour un éventuel autre métier que celui d’agriculteur », témoignent les deux frères, qui sont, pour quelques mois encore, associés avec leur maman au sein du Gaec.
L’apprentissage, un vrai plus
L’aîné a inspiré le plus jeune dans son parcours. L’apprentissage, effectué chez Seenovia pour l’un comme pour l’autre, a joué dans ce choix d’études supérieures : « Cela a permis de mettre un pied à l’étrier », constate Pierre. Les deux ont donc étudié à l’ESA pendant cinq ans : « Les premières années, il s’agit surtout de mathématiques, de biochimie… Sur les trois dernières années, on ajoute un peu de technique », raconte Alexandre. Avec son frère, ils sont unanimes : « Tu ne deviens pas agriculteur dès la sortie de l’ESA. C’est vraiment en pratiquant qu’on apprend le métier. » L’école d’ingénieurs apporte, selon eux « une ouverture d’esprit et un réseau de copains qui évoluent dans le milieu ». À l’ESA, il fut aussi beaucoup question de travaux en groupes : « C’est peut-être pour cela que nous sommes aujourd’hui investis un peu partout, par exemple à la Cuma de la Riantière (Prée-d’Anjou). Je suis aussi dans un groupe culture, et Pierre dans un groupe lait », poursuit Alexandre.
« Mener un projet à bien et avoir une stratégie à long terme »
Au-delà de cette notion de travail de groupe, les deux frères soulignent ce que l’ESA a pu leur apporter : « Je pense que nous avons appris à bien mener un projet, dans le détail, et à avoir une vision stratégique plus poussée, à long terme. Pour le côté scientifique aussi, on comprend ce que l’on fait ou ce que, par exemple, un vétérinaire peut nous dire. Souvent, cela résonne avec ce que l’on a appris à l’école », développe Pierre, qui a pu constater que « ceux qui arrivent à l’école directement en 2e année, après un BTS, sont parmi les plus performants ». Une majorité des sortants de l’école sont installés, ou ont ce projet, « la plupart pour reprendre l’exploitation familiale. »
Ce qui est le cas de Pierre et Alexandre. En février 2026, au départ à la retraite de leur mère, ils ne seront plus que deux sur l’exploitation. Alexandre s’est installé aux côtés de ses parents, en mars 2020. Pierre, lui, a succédé à son père en janvier 2023. Pour poursuivre à deux, le Gaec a procédé à de multiples investissements : « Les robots de traite sont en service depuis trois mois. en mars, nous avons robotisé le nettoyage. Et en début d’année prochaine, on va aussi robotiser l’alimentation. » Tout ça dans l’objectif de limiter au maximum les efforts physiques, les astreintes et « que le boulot sur l’élevage laitier puisse se faire tout seul sur un week-end ou pendant les vacances », développent les frères, expliquant leur choix de rester à deux sur l’exploitation : « Deux frères qui s'associent, on sait que ça peut ne pas être facile. On a étudié la possibilité d’un salarié, mais on n’aurait pas pu lui demander de faire un week-end sur trois comme on faisait », indique Alexandre.
À l’installation de leurs parents en 1994, l’exploitation présentait une référence de 252 000 litres sur 60 hectares. Aujourd’hui, sur 268 hectares, la référence est de 1 400 000 litres. « Sur deux à trois ans, on compte monter en productivité pour atteindre 1 600 000 litres », concluent Pierre et Alexandre.
Le forum L’Instant Jeunes Agris 53, jeudi 20 novembre
Alexandre Lenormand viendra témoigner de son parcours lors de la 6e édition du forum L’Instant Jeunes Agris 53, jeudi 20 novembre, de 9h30 à 17h30, à la Maison des agriculteurs à Changé. Sur place, une vingtaine de partenaires présents, avec un quiz pour les découvrir, apéro installation le midi pour échanger avec les nouveaux installés, etc. Événement ouvert aux étudiants, porteurs de projets, jeunes installés ou simples curieux. Contact : assistante@ja53.fr