Aller au contenu principal

De la charcuterie à l'entreprise : l'histoire des rillettes gorronnaises

Nées à Gorron, les rillettes de Jean-Rémy Cousin ont su séduire tout le département de la Mayenne. À l'occasion de « Visitez nos entreprises », l'usine des Rillettes gorronnaises a ouvert ses portes et raconté son histoire.

Jean-Rémy Cousin.
Jean-Rémy Cousin.
© LG

L'histoire des rillettes gorronnaises, c'est avant tout l'histoire d'un homme passionné, Jean-Rémy Cousin, et de sa famille. Parti d'une petite charcuterie de bourg, il a réussi à créer une entreprise qui a su séduire tout le département.

C'est à l'âge de 15 ans que Jean-Rémy Cousin a découvert le monde de la charcuterie. « J'étais un véritable cancre à l'école. Je n'aimais vraiment pas ça et j'en ai beaucoup souffert. Ma mère m'a alors dit un jour : « Tu seras charcutier parce que c'est un beau métier ». Je suis donc parti en apprentissage chez M.Coutelle à Gorron.»

Pendant huit ans, le jeune homme travaille d'arrache-pied à la charcuterie. Seul moment pour souffler : le dimanche après-midi. « Un jour, je suis allé voir ma mère pour lui dire « ton métier est bien, mais il est dur quand même ». Elle m'a répondu : « tu joues au foot le dimanche après-midi, non ? Et bien moi, je trais mes vaches, même le dimanche soir ! » Le débat était clos. »

Aujourd'hui, le soixantenaire est heureux que sa mère n'ait rien voulu entendre à l'époque. « J'aurais pu tout lâcher si elle m'avait laissé faire. » Ce métier imposé au départ est devenu une véritable passion.

Après avoir épousé la fille de son patron, il reprend l'affaire à l'âge de 23 ans. « Au début, ça n'a pas été facile pour elle, car elle a quitté l'école à 19 ans et a dû s'adapter à un rythme de travail soutenu », sourit Jean-Rémy Cousin.

Les débuts de l'aventure

M. Coutelle avait une spécialité, que Jean-Rémy Cousin a conservée : les rillettes. Des personnes, originaires des alentours et immigrées à Paris, revenaient souvent au moment de la Toussaint faire le plein avant de repartir à la capitale. « En voyant ça, je me suis dit qu'il fallait essayer de vendre les rillettes autrement. J'ai d'abord eu l'idée de les vendre à Paris, mais cela a été un échec. »

Paris, mais cela a été un échec. » Un soir, alors que Jean-Rémy Cousin allait au restaurant avec un ami, Joël Barrabé, une solution va enfin apparaître. Au bout d'un moment, le charcutier aborde la question des rillettes. « Je lui ai dit que si j'avais un bon commercial, je pourrais faire quelque chose. »

Cette affirmation n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Le lendemain, Joël Barradi a appelé Jean-Rémy Cousin pour lui dire qu'il voulait vendre ses rillettes. « L'entreprise est née comme ça, sur une idée farfelue qui a émergé un samedi soir au restaurant. »

Le développement

Le premier client des Rillettes gorronnaises a été le Super U d'Ernée. « La première semaine, on a vendu deux pots. Mais après Joël a organisé plusieurs animations et cela a progressivement décollé. » Les deux amis ont travaillé pendant 5 à 6 ans ensemble avant de se séparer. La cause : deux ambitions différentes.« Lui il voulait beaucoup s'agrandir. Moi, je préférais rester plus petit et artisanal. J'ai donc racheté ses parts. »

Jean-Rémy Cousin a dû redoubler d'efforts. D'un côté, il devait continuer à faire vivre sa charcuterie, de l'autre s'occuper des rillettes. « En 1988, à 40 ans, j'en ai eu marre. Je me suis dit qu'il fallait que j'arrête l'un des deux. J'ai choisi de continuer les rillettes.»

En 30 ans, Jean-Rémy a su développer son entreprise tout en gardant son côté artisanal. Aujourd'hui, il produit 1 200 tonnes de charcuterie par an. « On utilise entre 230 et 300 porcs par semaine. Ils sont tous estampillés VPF (pour « Viande de porc française », ndlr) et viennent essentiellement du Grand Ouest. J'essaie d'en avoir un maximum originaire de la Mayenne. » Peu à peu, Jean-Rémy Cousin passe le flambeau à ses enfants pour qu'ils continuent l'aventure.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agri53.

Les plus lus

Une cagnotte pour soutenir les époux Garanger

Une petite semaine après avoir récupéré les clés de leur ferme à Montigné-le-Brillant, les époux Garanger et le réseau FDSEA-…

Le feu ravage 6,5 hectares de miscanthus à Houssay

Lundi 7 avril, à Houssay, 6,5 hectares de miscanthus sont partis en fumée. 33 sapeurs-pompiers ont été mobilisés. Denis…

Agent de remplacement, Dylan veut « ramener la coupe à la maison »

Dylan Douillet, agent du service de remplacement du Horps, a représenté la Mayenne lors du concours régional des SR, le 2…

Revalorisation du Bonus haie à 20 € par ha : décryptage

Le Bonus haie est un complément financier lié à l’écorégime qui a pour objectif de valoriser les bonnes pratiques de la…

L'Huisserie : La Goupillère labellisée Bienvenue à la Ferme pour ses produits laitiers

Le réseau Bienvenue à la Ferme a repris ses traditionnelles remises de plaque. Lundi après-midi 31 mars, le rendez-vous était…

Identifier les départs en retraite afin d’anticiper les transmissions d’exploitation

La transmission d’une exploitation est une étape importante dans la carrière d’un agriculteur. Elle demande du temps et de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 106€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Agri53
Consultez le journal Agri53 au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal Agri53