Aviculture : 250 millions d’euros de pertes
une crise économique profonde pour les aviculteurs de France qui demande le soutien des pouvoirs publics, estimant à 250 millions d’euros les pertes déjà subies.

des marchés à l’export et de la restauration, la Cfa estime que les éleveurs de pigeons de chair ont perdu 80 % de leurs débouchés.
« Poulaillers vides, congélateurs pleins, revenus à zéro : la situation de bon nombre d’aviculteurs est très préoccupante, en particulier dans les filières pigeon, canard à rôtir, canard gras, caille, pintade, gibier ou poulet de Bresse. Les premières estimations établissent les pertes à près de 100 millions d’euros rien que pour les éleveurs et les accou-veurs de ces secteurs », soulève la Confédération française de l’avicul-ture (Cfa) dans un communiqué de presse daté du 18 mai. Dans le dé-tail : 18,4 millions d’euros en canard gras, 21 en canard à rôtir, 45 en gibier, 3,4 en pintade, 4,3 en pigeon, 0,4 en caille et 0,4 en poulet de Bresse. « Certaines filières comme le canard à rôtir, la pintade ou le pi-geon sont menacées de disparition si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises rapidement », explique Jean-Michel Schaeffer, président de la Cfa. Les mesures liées au confinement avec la fer-meture de la restauration et l’arrêt de l’export ont fait perdre 60 % de leurs débouchés aux producteurs de foie gras, 70 % pour les éleveurs de canards à rôtir, et le taux atteint 80 % pour les éleveurs de pigeons !Face à cette situation « sans pré-cédent », la Cfa demande aux pou-voirs publics la mise en œuvre de mesures d’accompagnement des éleveurs en difficulté, avec la pro-longation du fonds de solidarité « jusqu’à l’automne pour les ex-ploitations qui vont continuer à subir des pertes », et des aides d’urgence pour « les éleveurs et les accouveurs des filières particulièrement tou-chées » afin de « passer le cap et atténuer les périodes d’inactivité ». Sans cet accompagnement, la Cfa estime que « 35 % des éleveurs de canards à rôtir pourraient faire faillite d’ici l’été » et les autres avi-culteurs « continueraient à travail-ler à perte durant un à deux ans », précise Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la Cfa.Aussi, la Cfa demande « la mise en œuvre de mesures de gestion de marché ». À savoir : l’activation de l’aide au stockage privé « pour 41 000 t de viande de volaille et lapins et 4 200 t pour le canard gras », la limitation des importations hors Union européenne et la pro-motion de l’origine France qui doit être, pour la Cfa, « une priorité ». U n courrier détaillant la situation et les besoins de la filière a été adressé, lundi dernier au ministre de l’Agri-culture.