Alimentation
Au pâturage, et surtout à la mise à l’herbe, les maladies métaboliques vous guettent
Au pâturage, plus qu’en bâtiment, les troubles métaboliques auxquels peuvent être sujets les animaux représentent une réelle menace.
Au pâturage, plus qu’en bâtiment, les troubles métaboliques auxquels peuvent être sujets les animaux représentent une réelle menace.

Ce genre de troubles sont souvent le résultat de régimes alimentaires fluctuants, et de transitions brutales et l’herbe pâturée est par définition un fourrage de qualité très variable. Voici les quelques troubles plus ou moins fréquemment observables et quelques éléments pour les repérer, et les corriger.
La tétanie d’herbage : la bête noire du début de saison
Qu’est-ce que c’est ? La tétanie d’herbage est un trouble de la nutrition minérale, qui se traduit dans les cas les plus extrêmes, par la contraction générale de tous les muscles de l’animal, et par conséquent à sa mort. Ceci étant dû à une concentration sanguine en magnésium insuffisante, provoquée par la faible teneur en magnésium de l’herbe jeune. Elle est accentuée par un temps froid et humide, qui mobilise des réserves et consomme du magnésium pour maintenir la température corporelle de l’animal.
Comment le repérer ? Dans la pratique, il est rare qu’aucun signe précurseur n’apparaisse avant la mort de l’animal, cependant, peu de signes sont clairement caractéristiques. Ainsi, l’apparition de tremblements, de troubles digestifs et de baisse d’appétit sont précurseurs d’une chute en magnésium.
Comment le corriger ? Si cela est repéré à temps, il est alors possible d’une part de limiter la consommation d’herbe au pâturage, par la distribution de fourrages riches en cellulose (foin), mais aussi et surtout de distribuer 30 à 50 g de magnésie, ou de chlorure de magnésium par animal, pour ainsi compenser la carence. Malheureusement, une fois que la tétanie se manifeste, il est déjà trop tard. Ainsi, il est souvent préférable de limiter le pâturage d’herbe jeune dans un premier temps, et de distribuer un complément de magnésium avant la mise à l’herbe. Les transitions brutales sont à éviter au possible.
Météorisation
Qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une accumulation anormale de gaz dans le rumen, pouvant amener à la mort rapide de l’animal, par asphyxie. Cette accumulation excessive peut avoir deux causes. Soit les voies respiratoires de l’animal sont obstruées, auquel cas, l’évacuation de gaz issu du rumen ne peut se faire (météorisation gazeuse), soit les gaz formés sont emprisonnés dans une «mousse » formée essentiellement de protéines (météorisation spumeuse). Dans tous les cas, pour qu’il y ait production intense de gaz, il faut qu’il y ait une ingestion rapide et intense d’aliments rapidement dégradables.
Comment le repérer ? Le gonflement rapide et important du flanc gauche de l’animal est assez impressionnant chez les individus atteints de météorisation. Il convient d’être particulièrement vigilant en cas d’ingestion d’aliments riches en eau, pauvres en fibres, et en particulier riches en protéines solubles. Ainsi, en effet, les légumineuses et les crucifères, à l’exception de celles qui sont riches en tannins (Lotier, …), sont les plantes les plus sujettes à ce problème. Il convient d’être particulièrement vigilant lors du pâturage de prairies riches.
Comment le corriger ? Comme pour tout trouble métabolique, le pâturage important et rapide de plantes à risque est à éviter. Ainsi, l’ingestion en amont de fourrages grossiers, ainsi que la limitation du temps de pâturage sont autant de précautions à prendre pour réduire fortement les risques. En cas d’apparition de symptômes de météorisation, il est recommandé de vérifier l’absence de corps étrangers dans l’œsophage de l’animal. Si cela n’est pas suffisant, l’administration de produits réduisant l’apparition de mousse (huiles, paraffine,…), ou une opération mécanique est rapidement nécessaire. Dans les deux cas, une bonne préparation de la mise à l’herbe et le maintien de pratiques préventives suffisent à s’en prémunir. Or, les deux troubles présentés ci-dessus ont beau être les plus fréquents au pâturage, ce ne sont pas les seuls. Dans un second article à paraître prochainement, deux autres troubles vous seront présentés de la même manière.