Agriculture de conservation de sols : « On a besoin du glyphosate »
Benoît Saget est agriculteur à Cossé-le-Vivien. En Mayenne, il fait partie des précurseurs de l’agriculture de conservation des sols. Il voit d’un bon œil la décision de la Commission européenne sur le glyphosate.
Benoît Saget est agriculteur à Cossé-le-Vivien. En Mayenne, il fait partie des précurseurs de l’agriculture de conservation des sols. Il voit d’un bon œil la décision de la Commission européenne sur le glyphosate.

« Pour nous, en agriculture de conservation des sols, le glyphosate, c’est indispensable. Je ne peux arrêter le glyphosate. On avait testé des techniques sans glyphosate avec l’Inrae, mais les conclusions ont été sans appel. De plus, sur les parcelles de test, j’ai maintenant du ray-grass. Je ne sais pas si c’est lié, mais toujours est-il que le ray-grass est bien présent. »
Pour autant, l’été, quand les conditions météorologiques le permettent, Benoît Saget a recours au travail superficiel du sol au lieu de passer au désherbage chimique. « Mais ce n’est pas toujours possible, et le désherbage mécanique c’est aussi des coûts de carburant en plus, car il faut parfois plusieurs passages. Je fais cependant parfois quelques impasses. Par exemple, en déchaumant, mais c’est vraiment anecdotique. Aujourd’hui, sans glyphosate, comme on n’a pas de solution alternative, cela reviendrait à revenir au labour. »
Le labour, l’agriculteur de Cossé-le-Vivien a choisi de ne plus l'utiliser il y a un peu plus de 20 ans. « Je suis donc plutôt satisfait de la prise de position de la Commission européenne, même si je sais que la décision finale revient à chaque pays. Mais interdire le glyphosate, cela ferait beaucoup de mal à l’agriculture de conservation des sols. » Rappelons qu’en ACS, le glyphosate n’est utilisé qu’en interculture pour désherber.