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Tarissements anticipés : quelles précautions prendre ?

En cette période de Covid-19 où la demande de diminution des livraisons de lait est forte de la part des laiteries, l'hypothèse des tarissements anticipés est souvent mise en avant. C'est une solution, mais il faut respecter certaines conditions pour limiter les risques de mammites et de cellules.

© Seenovia

On souhaite éviter de retrouver des vaches infectées dès le vêlage, éviter une recrudescence de mammites cliniques dans les trois premiers mois de lactation de ces vaches taries précocement, éviter dans le pire des cas, de compter des morts liées à des « accidents de tarissement ».

L'anticipation des tarissements est une stratégie de limitation de la livraison de lait sur une période donnée qui ne doit concerner que des animaux qui répondent à certaines conditions. Des précautions doivent être prises pour assurer des lactations suivantes sans conséquence en cellules et mammites.

Quelles vaches vont mériter des vacances prolongées ? Les vaches boiteuses pour qui le tarissement anticipé participera à la guérison sont de très bonnes candidates. Les vaches avec des cellules et/ou mammites cliniques récurrentes, qui une fois taries, vont permettre de diminuer le capital infectieux du troupeau et limiter ainsi le risque de nouvelles infections en lactation, le sont également. De même que celles qui ont au moins 5 mois de gestation et moins de 15 kg de lait, qui dans beaucoup de cas ont bien du mal à payer leur pitance !

Certains préparatifs sont incontournables !

En effet, il faut aider les vaches avec plus de 20 kg de lait (voire moins) à baisser leur production, pour optimiser la période de tarissement tant au niveau sanitaire qu'au niveau production sur la lactation suivante. Pour ce faire, dans un premier temps, il faut limiter l'apport de concentrés au minimum (équilibre de la ration). Plusieurs coupe-lait (produits et méthodes différentes) très efficaces existent. Par exemple Dry'Nat, solution proposée par Natur'Elevage, à utiliser le jour du tarissement dans un aliment adapté ou avec un pistolet drogueur, ou B0BTE (distribué par San Elevage) qu'il faut pulvériser sur les quartiers pendant 2-3 jours avant la dernière traite (et traire normalement la vache). De même, il existe des solutions médicales homéopathiques pour lesquelles il faut suivre les recommandations de votre vétérinaire-conseil.

S'assurer une protection optimale de la mamelle et une hygiène irréprochable ! Si cette période de tarissement peut être considérée comme des vacances... Pour les vaches, la durée prolongée de ce tarissement nécessite des précautions supplémentaires pour limiter le risque de mauvaises surprises au vêlage. Il faut assurer une protection optimale de la mamelle sur les périodes où la vache est le plus vulnérable : le début et la fin de tarissement.

Le protocole de soins le jour du tarissement sera à préciser avec votre vétérinaire traitant. Dans ces conditions, l'application d'obturateurs a plusieurs intérêts :

-        Favorise l'arrêt de la production de lait en empêchant les pertes de lait ;

-        Diminue les risques d'introductions de bactéries en début de tarissement (pas de pertes de lait, sphincters fermés) ;

-        Diminue le risque d'introductions de bactéries avant vêlage pour les mêmes raisons.

Quel que soit le protocole de soins, conseillé par votre vétérinaire, les conditions d'hygiène autour de l'introduction des injecteurs sont capitales pour limiter le risque « d'accident de tarissement » et donc de mammite grave ou de mort en début de tarissement :

-        Utilisez toujours des gants jetables,

-        Conservez les injecteurs dans un endroit propre et sec jusqu'à leur utilisation, ne posez jamais les injecteurs sur le quai, ne les mettez pas dans de l'eau chaude,

-        Désinfectez les sphincters avec des lingettes alcoolisées et répétez jusqu'à ce que la lingette ressorte propre,

-        Terminez par un post-trempage... en guise de crème solaire !

Ça y est, c'est le début des « vacances » ! Mais attention, les « accidents de tarissement » interviennent le plus souvent dans les 24 à 72 h qui suivent le tarissement. C'est pourquoi il n'est pas conseillé de tarir en fin de semaine et d'assurer une surveillance des taries sur les premiers jours. Ces recommandations sur l'hygiène sont bien entendu valables pour tous les tarissements, pas seulement pour ceux qui sont anticipés.

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