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La haie : « un atelier à part entière »

Quand on pense bois déchiqueté, on pense le plus souvent chauffage. Mais les plaquettes ou copeaux, issus de la haie bocagère, peuvent aussi devenir litière.

D’un côté le tas de bois, de préférence bien aligné, de l’autre, la remorque qui reçoit le bois déchiqueté.
D’un côté le tas de bois, de préférence bien aligné, de l’autre, la remorque qui reçoit le bois déchiqueté.
© VG

« Nous avons commencé l’expérimentation cet hiver. Nous mettons une bonne couche de plaquettes de bois déchiqueté, environ 10 à 15 cm, pour la litière des vaches. Une fois le bois un peu sali, nous ajoutons de la paille. Nous sommes assez satisfaits du résultat, la litière reste bien plus saine. » Raphaël Bellanger accueillait, mardi, sur les nouvelles terres de son Gaec, à Craon (le Gaec est passé de 2 à 4 associés au 1er mars, reprenant la ferme de La Goupillère à Craon), la demi-journée consacrée à la gestion et l’exploitation de haie bocagère. Une thématique développée conjointement par la Chambre d’agriculture de la Mayenne, le Bassin de l’Oudon et les Cuma Mayenne Pays de la Loire et entrant « dans le cadre des plans bocagers réalisés sur les communes de Bouchamps-lès-Craon, Pommerieux et Courbeveille », comme l’a souligné Emeline Guais, technicienne rivières pour le syndicat du Bassin de l’Oudon.

« La haie doit être considérée comme un atelier à part entière dans l’exploitation, estime Olivier Lepage, chargée de mission de la Scic Bois Énergie. C’est une culture pérenne, une production de l’exploitation. » Il ne s’agit donc plus de « faire la haie quand elle devient gênante pour le passage des engins », mais bel et bien de gérer ses haies. Et, à l’instar de ce qu’en dégage le Gaec hôte de ce mardi, trouver des débouchés dans l’exploitation. Notamment par le bois déchiqueté. Ici, des arbres et des branchages, issus de haies bocagères et de haies ripisylves, sont déchiquetés en plaquettes pour alimenter une chaudière. « Cela nous permet de chauffer une maison de 180 m2 peu isolée, de l’alimenter en eau chaude sanitaire, et de répondre aussi aux besoins en eau chaude pour tout le bloc traite », explique l’éleveur. Pour cela, l’exploitant a besoin de 75 m3 par an. « L’investissement important reste la chaudière », même si, comme le souligne Olivier Lepage, « une chaudière à bois dure en moyenne quatre fois plus longtemps que les chaudières à fuel ». À la consommation désormais classique — « depuis 10 ans » — des paillettes de bois déchiqueté, s’est ajouté, cet hiver, l’usage pour la litière. La rareté et le prix de la paille ayant poussé le Gaec vers ce choix.

Pour la démonstration, la déchiqueteuse a « avalé » environ 18 min 3 s de bois pour les réduire en copeaux en 21 minutes ! La machine, une Eschlböck Biber 78, ne recule devant rien. Son tamis entraîne progressivement les branches ou les troncs que lui apporte son grappin. La dextérité du chauffeur fait le reste. Puis les deux ciseaux font le travail de découpe, plus ou moins fine. « Nous avions deux grilles, une pour du G 30, l’autre du G 50 », précise Frédéric, le chauffeur de la Cuma Cepvil. Et de préciser : « pour une bonne coupe, on met toujours deux grilles de taille différente ». Le résultat est concluant.

Mais pour faire de la haie un atelier de l’exploitation, il faut aussi penser à sa pérennité. Les conseils sont alors donnés par Quentin Viéron, de la Chambre d’agriculture de la Mayenne, qui, graphique à l’appui, rappelle comment bien gérer ses haies de manière à ce qu’elles se reproduisent dans de bonnes conditions pour produire régulièrement (une fois tous les 10-15 ans). « 15 tonnes de bois humide pour 100 mètres de haies, c’est possible », ajoute Olivier Lepage.

La Fédération départementale des Cuma, par Olivier Benoit, a rappelé le bilan financier de la valorisation d’une haie en bois déchiqueté. Une recette moyenne qui avoisine les 21 € par tonne de bois humide. Alors, au lieu de brûler dans les champs, mieux vaut peut-être faire déchiqueter le bois.

 

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