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S'assurer : « une solution pour compenser les pertes de production »

Avec des phénomènes climatiques exceptionnels de plus en plus rapprochés, les cultures sont mises à rude épreuve. Pour protéger leurs revenus, des agriculteurs font le choix d'assurer leurs récoltes. Didier Divaret, directeur des opérations à Groupama Centre Manche nous éclaire sur les contrats proposés par l'organisme.

© Agri53

Les 9 et 10 mai derniers, d’importantes précipitations ont touché le nord de la Mayenne, et maintenant la sécheresse menace… Les aléas climatiques semblent de plus en plus fréquents, et cela a un impact sur les cultures. Que propose Groupama pour aider les exploitants à les protéger ?

Didier Divaret : Nous proposons une assurance multirisque climatique qui permet de sécuriser les revenus. Il s’agit d’un contrat personnalisé qui couvre les agriculteurs contre 17 aléas climatiques tels que le surplus d’humidité, la sécheresse, les tempêtes, la grêle... Ils s’assurent en fonction de leur moyenne de production habituelle, calculée à partir des cinq dernières années, en enlevant le rendement le plus fort et le plus faible. Ensuite, ils choisissent un prix à la tonne dans une fourchette qui correspond au haut et bas du marché. Tout exploitant, à partir du moment où il a des cultures, peut s’assurer. C’est une très bonne solution pour limiter les pertes de productions. En plus, il est à noter que cette assurance est subventionnée (à hauteur de 60 %, ndlr). Cela permet de fortement diminuer son coût à l’hectare.

Combien de demandes d’indemnisations avez-vous reçues suite aux précipitations du 9 et 10 mai et que se passe-t-il lorsque des dégâts sont constatés après un aléa climatique ?

D.D. : Ces intempéries ont principalement eu un impact sur les semis de maïs. En Mayenne, nous avons enregistré une vingtaine de demandes d’indemnisations. En cas de sinistre, les agriculteurs doivent se déclarer auprès de leur assurance afin qu’un expert puisse venir constater les dégâts. Il passe une première fois avant la récolte pour faire une première estimation. Il récupère ensuite les bons de pesage, de livraison, de stockage... L’objectif étant de connaître le pourcentage réel de pertes. Celui-ci s’applique au rendement et au prix de la culture assurée. Cela permet d’avoir un montant de pertes auquel nous retirons la franchise qui peut être comprise entre 15 et 30 %. Pour accompagner au mieux les exploitants, nous disposons également de plusieurs garanties qui complètent le contrat.

De quelles garanties s’agit-il ?

D.D. : Par exemple, en cas de sinistres, si le semis est récent, il peut y avoir des frais de ressemis. Dans ce cas, nous proposons une garantie qui donne la possibilité de ressemer. Nous indemnisons alors les frais. Nous pouvons aussi indemniser des coûts supplémentaires de récolte. Par exemple, si nous avons un blé qui est couché et que l’exploitant passe plus de temps sur sa moissonneuse-batteuse pour le ramasser et ainsi limiter les pertes, nous pouvons indemniser ce temps supplémentaire.

Vous proposez une assurance pour protéger les cultures, mais qu’en est-il des prairies qui sont elles aussi impactées par le climat ?

D.D. : Nous avons également une assurance prairies pour lutter contre les risques climatiques. L’enjeu est de limiter la perte de quantité d’herbe. Cette assurance est également subventionnée.

Comment les pertes sont-elles calculées ?

D.D. : Nous relevons ce que nous appelons des indices prairies. Concrètement, un satellite passe régulièrement afin de déterminer le rendement d’herbe à l’hectare. Ces indices sont comparés au rendement habituel. Les agriculteurs doivent aussi déclarer leur nombre d’unités de gros bétails, la quantité de fourrage utilisé dans leur exploitation et l’intégralité de leurs prairies qui font l’objet de la Pac. Les indices récupérés par le satellite sont relevés et mis en relation avec la quantité d’aliments que l’exploitant a dû acheter en plus pour nourrir son cheptel. C’est en fonction de cela qu’est calculée la perte. En fait, il assure une quantité d’herbe. L’avantage c’est que l’exploitant n’a pas besoin de faire de déclaration de sinistre, l’expert ne vient pas. Le satellite passe régulièrement, enregistre des indices et si l’un d’eux démontre que la production d’herbe est moins importante cela peut déclencher une indemnisation.

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