Réinsertion sociale
Le haut-commissaire à l’Emploi en visite à la Légumerie 53
Vendredi 6 janvier, la Légumerie 53 de Laval a accueilli Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'Emploi et à l'Engagement des entreprises. Une visite qui a permis de donner la parole aux salariés et professionnels de l’entreprise de réinsertion sociale.

Dans le cadre de la mission de concertation et de préfiguration France Travail, réforme du service public de l’emploi qui lui a été confiée par Olivier Dussopt, ministre du Travail, du plein Emploi et de l’Insertion, Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises, s’est rendu à Laval le vendredi 6 janvier pour son premier déplacement en Mayenne, département pilote de France Travail. Avant le déplacement à la Légumerie 53, Thibaut Guilluy a pu échanger dans un premier temps avec Olivier Richefou, président du Conseil départemental de la Mayenne, et Xavier Lefort, préfet de la Mayenne, sur le déploiement du pilote France Travail portant sur l’accompagnement rénové des allocataires du RSA sur leur territoire. Une visite qui entre dans le cadre d’une nouvelle loi annoncée par le Gouvernement visant à imposer 15 h à 20 h de travail par semaine aux bénéficiaires du RSA. En Mayenne, 3 800 personnes sont concernées par cette future réforme qui devrait entrer en vigueur à partir du 1er mars.
« Redécouvrir l’esprit d’équipe »
Dans un second temps, le haut-commissaire a visité la Légumerie 53, un chantier d’insertion qui permet à une vingtaine de personnes éloignées de l’emploi de se former aux métiers de livreurs et préparateurs de commandes. « L’entreprise transforme, conditionne et livre des légumes locaux de saison à tous les professionnels de la restauration du territoire », a rappelé Élisabeth de Vitton, directrice de la Légumerie 53. Thibaut Guilluy y a rencontré les professionnels et les salariés, comme Nathalie, Khadija et Soidafainie. « J’étais allocataire du RSA depuis six ans. J’avais un peu perdu les repères du monde de l’entreprise. La Légumerie 53 m’a permis de reprendre une activité, de redécouvrir l’esprit d’équipe et de savoir ce que j’ai envie de faire, a confié Nathalie (55 ans), salariée à la Légumerie 53 depuis quatre mois. Nous réalisons régulièrement des entretiens individuels pour développer notre bien-être et nos savoir-faire. La finalité est de trouver un stage dans un domaine qui nous plaît pour ensuite décrocher un emploi qui nous satisfait réellement. »
« Mieux que de toucher le RSA »
« Lors de mon premier contrat à la Légumerie (contrat renouvelable dans la limite d'une durée totale de deux ans, NDLR), j’épluchais et lavais les légumes. Ensuite, j’ai commencé à travailler dans la zone blanche avec les machines qui transforment les légumes », a précisé Khadija, salariée depuis dix mois à la Légumerie en contrat de 32h. Arrivée en France en 2014, elle était auparavant bénéficiaire du RSA depuis dix mois. « Pour moi, c’est mieux d’être ici que de toucher le RSA. Ici, j’ai un salaire et une reconnaissance du travail que j’effectue. Je suis plus épanouie financièrement et professionnellement. En plus, le fait d’être en groupe à l’atelier et de parler entre nous m’a permis d’améliorer mon niveau de français », a ajouté Khadija (54 ans), qui a commencé à chercher des stages pour trouver du travail en tant qu’agent d’entretien, notamment en blanchisserie.
Rebondir grâce à la Légumerie 53
« Je cherchais du travail, mais j’avais du mal à trouver avec mes contraintes familiales (célibataire avec deux enfants, NDLR). Puis j’ai connu ce chantier d’insertion grâce à ma conseillère Pôle emploi. En arrivant, je n’avais pas vraiment confiance en moi, j’avais un peu peur, mais tout s’est bien passé. J’avais déjà un projet professionnel qui était de réaliser une formation d’aide-soignante. J’ai pu avoir une session de formation en 2022. La Légumerie m’a aidée à faire mon dossier d’inscription et ça a débouché sur un entretien qui s’est bien passé, mais mes contraintes familiales ont bloqué là aussi. J’étais vraiment déçue et ne savais plus trop quoi faire, mais j’ai pu rebondir grâce à la Légumerie », a expliqué Soidafainie (31 ans), sous contrat à la Légumerie depuis 16 mois et qui avait touché le RSA pendant un mois et demi avant d’intégrer l’entreprise.
Vendredi 6 janvier, la matinée s’est conclue par une table ronde, tenue par Thibaut Guilluy, avec des professionnels du service public de l’Emploi et de l’Insertion (Pôle emploi, Mission locale, Cap emploi, entreprises de l’insertion), des employeurs, ainsi que des allocataires du RSA.