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Nécrologie : Claude Cochonneau

Claude Cochonneau est décédé accidentellement le 22 décembre dernier. L’agriculture a perdu un militant dévoué et ouvert dans les différentes responsabilités qu’il a exercées dans le syndicalisme majoritaire, puis aux Chambres d’agriculture.

© Agri72

Claude Cochonneau, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture (APCA) est décédé accidentellement le 22 décembre dernier, alors qu’il travaillait sur une installation électrique sur son exploitation à Marçon, dans le sud de la Sarthe. Malgré l’intervention immédiate de ses deux gendres, il n’a pu être réanimé. Le monde agricole et rural, à commencer par son entourage amical et professionnel proche, pleure la disparition d’un homme sincère, fidèle et engagé dans tout ce qu’il entreprenait au service du collectif. Lors de ses obsèques, samedi dernier à l’église de Marçon, quelque 400 personnes — et personnalités du monde politique — ont souhaité lui rendre un dernier hommage par leur présence et des oraisons funèbres poignantes.

Une vie d’engagement

Claude Cochonneau est né le 15 décembre 1957 au Mans. Agriculteur comme ses parents et grands-parents, il exploite 75 ha de terres en polyculture, avec un élevage porcin et une production de vin AOC Coteaux du Loir dans le Sud Sarthe, à Marçon dont il fut maire entre 2001 et 2014. Le 20 mars 2019, il est réélu à la tête de Chambres d’agriculture de France dont il était le président depuis le 23 novembre 2016. Depuis janvier 2019, il présidait le Groupe Agrica et était vice-président du GIE Agrica Gestion en tant que représentant du collège des adhérents. Conseiller économique et social depuis 2013, il accède à la vice-présidence de l’institution en 2015.
Tout au long de sa vie d’engagement professionnel, Claude Cochonneau aura été au service des autres. Président des Jeunes Agriculteurs de la Sarthe dans les années 80, puis du Centre régional des Jeunes Agriculteurs des Pays de la Loire, il devient en 1993 administrateur de la Fnsea, puis président de la Fdsea de la Sarthe de 1995 à 2001 et, dans la foulée, président de la Frsea des Pays de la Loire. C’est en 1995 qu’il est élu président de la Chambre d’agriculture régionale, une fonction qu’il a assumée jusqu’à son décès.

Un homme de dialogue

Vice-président de la Fnsea pendant 12 ans (2002 à 2014), il s’est investi sans compter pour défendre les agriculteurs français et repositionner l’agriculture comme secteur économique stratégique pour notre pays. Il a notamment présidé la commission Emploi de la Fnsea pendant près de 15 ans en portant haut l’idée du dialogue social. Il a tissé des relations confiantes et constructives avec les partenaires sociaux agricoles en n’hésitant jamais à proposer des dispositifs innovants. À la tête des Chambres d’agriculture, toujours fidèle à ses valeurs humaines et prospectives et convaincu de la nécessité de s’inscrire dans un collectif de progrès, il a su porter et faire adopter un projet stratégique fondateur pour l’avenir de l’institution.

L’agriculture perd l’un de ses piliers

Le décès accidentel de Claude Cochonneau est un choc brutal pour l’ensemble du monde agricole qui perd un défenseur infatigable de l’agriculture française. À l’annonce de son décès, l’Apca a salué « l’homme d’engagement, l’agriculteur, le politique qui a œuvré toute sa vie à la défense et aux intérêts des agriculteurs ainsi qu’à la promotion de l’agriculture française ». Du côté de la Fnsea, comme chez les Jeunes Agriculteurs, « le décès de Claude Cochonneau est une immense tristesse. Tout au long de sa vie d’engagement professionnel, Claude Cochonneau aura été au service des autres. Nous lui témoignons ici notre profonde reconnaissance pour le temps donné, pour un dévouement constant et de grandes qualités relationnelles qui ont permis d’ouvrir largement les horizons agricoles ». Et de terminer, chacune et chacun, par présenter à toute sa famille et à ses proches « leurs sincères condoléances ».

Parmi les réactions…

• Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture : « Un homme respectable et respecté »

« Si nous sommes là, c’est la plus simple expression de notre sympathie pour Claude Cochonneau. C’est la reconnaissance d’une vie pleine, pleine de générosité, pleine d’engagements. Il était engagé pour sa commune, pour son territoire, pour son département, pour sa région. Engagé dans le syndicalisme agricole à des fonctions diverses, mais toujours prenantes, membre éminent du Conseil économique, social et environnemental... Claude Cochonneau n’aura eu de cesse de donner de son temps au service de l’intérêt général, du collectif, au service du monde agricole. Engagé oui, mais pas par ambition personnelle, il avait horreur de cela. Claude Cochonneau était un homme respectable et respecté : il était à l’écoute sans se renier, il revendiquait sans s’enfermer, savait convaincre sans s’enfermer. C’est là la marque des grands décideurs politiques et syndicaux. »

• Stéphane Guioullier, président de la Chambre d’agriculture de la Mayenne : « Claude n’aimait pas les conflits »

C’est ainsi que Stéphane Guioullier, qualifie Claude Cochonneau. Les deux hommes se côtoyaient depuis « presque 20 ans ». « J’étais aux JA, il était déjà à la Chambre régionale », raconte Stéphane Guioullier. « Ce n’était pas quelqu’un d’hyper-expansif. C’était un homme de dossiers qui n’aimait pas beaucoup les conflits, même s’il a été amené à mener de nombreux combats », continue-t-il. « Il était plutôt tout en rondeur. Il déminait les situations grâce à son humour. Il avait toujours un petit mot pour débloquer les situations. »
Concernant la régionalisation des Chambres et la posture de la Mayenne, « Claude a toujours cherché à ménager la chèvre et le chou. À la fois en permettant à la Chambre régionale de continuer son avancement et en nous laissant dans le jeu. À faire en sorte que la Mayenne ne soit pas isolée. Il a toujours laissé une porte ouverte, une main tendue. Cela n’a pas été le cas de tout le monde… », explique Stéphane Guioullier.
Au niveau national, « Il était embarrassé par la situation mayennaise, mais en faisait une force en prenant la situation des Pays de la Loire comme un atout en disant : ‘voyez, il y a plusieurs schémas possibles’ pour réorganiser le réseau. »
Programmé depuis plusieurs mois, le bureau régional des Chambres des Pays de la Loire se tiendra lundi 6 janvier. « Ce sera un moment particulier où chacun aura besoin de mettre des mots, de faire son deuil. »

• François Beaupère, vice-président de la Chambre d'agriculture Pays de la Loire : « Toujours fidèle à ses engagements »

« Dans les négociations, Claude était toujours à l'aise. Il avait la volonté de se battre, arguments contre arguments, sans jamais rompre le fil de la discussion, sans jamais rompre le dialogue, sans jamais braquer ses interlocuteurs. Les accords que Claude a menés et signés notamment avec les syndicats de salariés ont marqué l'histoire de la convention collective en agriculture. A 38 ans, Claude a donc pris les rênes de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire où il a su poser les bases solides de la régionalisation. Claude n'a pas ménagé sa peine, y compris au national. Claude a succédé à Guy Vasseur en 2016. En 2018, pour clore son premier mandat, Claude a proposé et présidé la première convention des Chambres d'agriculture, « Cap dev ». Réélu en 2019, Claude a su mettre à profit son expérience y compris auprès des jeunes élus des Chambres. Ses convictions prévalaient, avant les convenances auxquelles il ne tenait pas beaucoup d'importance. Claude a toujours gardé un lien fort avec le terrain, fidèle à ses racines, fidèle à ses engagements. Merci Claude. »

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