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Mercosur, Ceta : non merci !

Une cinquantaine d’agriculteurs ont répondu présents, mercredi dernier, à l’appel à manifester de la Fdsea et des JA de la Mayenne contre les accords du Mercosur et du Ceta. Rassemblés devant la préfecture, à Laval, certains se sont entretenus avec le préfet.

Les slogans : « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas » et « Accords UE et Mercosur = consommateurs et agriculteurs en danger » ont été peints sur des bâches puis affichés devant la préfecture.
Les slogans : « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas » et « Accords UE et Mercosur = consommateurs et agriculteurs en danger » ont été peints sur des bâches puis affichés devant la préfecture.
© RW

« On fait des efforts depuis des années : sur la baisse des produits phytosanitaires, les méthodes d’élevage, les antibiotiques… Et à la première occasion l’État choisit des pays qui ne respectent aucune de ces règles, c’est inacceptable », décrit en colère Jérémy Trémeau, président des JA 53. Comme une cinquantaine d’éleveurs, il manifestait devant la préfecture de la Mayenne, mercredi dernier, de 21 h jusqu’à minuit, pour dire non aux accords du Mercosur et du Ceta. Olivier Richefou président du Conseil départemental de la Mayenne, et Claude Tarlevé, conseiller départemental, sont venus à la rencontre des agriculteurs pour leur exprimer leur soutien.

Un danger pour l’agriculture mayennaise

L’accord du Mercosur, qui permettra des échanges entre la France et le Brésil, le Paraguay, l’Argentine, l’Uruguay et le Venezuela, a été signé le 28 juin dernier par l’Union européenne. Le Ceta, qui prévoit des échanges avec le Canada, est toujours dans le processus de ratification avec l’État français.
L’accord avec le Mercosur prévoit notamment l’importation de viande bovine, de sucre, d’éthanol et de volailles.  Les conditions de production sont très différentes des deux côtés de l’Atlantique. « Bolsonaro a réautorisé 120 produits phytosanitaires : au Brésil, 80 % des produits phytosanitaires utilisés sont interdits dans l’UE ! », rappelait Christiane Lambert, présidente de la Fnsea, dans un communiqué.
« On nous dit que cet accord va permettre de sauver la forêt amazonienne, si c’est pour que notre bocage mayennais soit détruit… Parce que sans l’élevage il n’y aura plus beaucoup d’arbres. Plus beaucoup de Mayennais non plus parce que l’agroalimentaire emploie beaucoup dans le département »,
s’inquiète Jérémy Trémeau.

Les agris en colère

« Catastrophe », « mort de l’agriculture », « colère », ces mots forts étaient sur les lèvres de tous les agriculteurs présents devant la préfecture. Partout en France, ils sont descendus dans la rue. À Laval, les responsables de la Fdsea et des JA sont allés demander au préfet un assouplissement des contrôles pour donner du répit aux agriculteurs français.  « On dit que le système agricole français est très bon, mais personne ne nous aide à le conserver et on le détruit, même », lance Stéphane Loupy, secrétaire général de la Fdsea 53, au détour d’une conversation sur les accords. « On nous prend pour des cons ! », lance un autre agriculteur. « On est toujours en train de nous dire qu’on n’a pas tout perdu, maintenant c’est terminé on ne plus se permettre de perdre », annonce, en colère, Jérôme Landais, président de la Fdsea 53.

Inquiets pour l’avenir

Pour les jeunes agriculteurs étaient présents, ces accords pourraient bouleverser considérablement leur travail. « C’est de la concurrence déloyale », s’indigne Pierre-Luc Dubois, futur éleveur de 17 ans. « C’est mal parti pour l’avenir de mon métier », confie le jeune homme, dépité. « Depuis que je travaille, je constate qu’on régresse, on n’évolue pas. On travaille plus et on gagne moins alors que nos coûts de production augmentent », s’indigne Nicolas Hatte, éleveur en Mayenne.
« Mes enfants sont agriculteurs. Ils font ça par passion. Ils aiment leurs animaux. C’est très inquiétant pour eux ces accords »,
explique une agricultrice retraitée venue soutenir les plus jeunes. « Nos petits-enfants mangeront que de la mouise s’il y a cet accord ! », ajoute une autre retraitée, « Il y a tout ce qu’il faut en France, on se demande où va ce qu’on produit », ajoute-t-elle.

Mobilisés à la rentrée

Après une heure trente à discuter avec le préfet, les responsables syndicaux sont sortis déçus. « On était face à un préfet qui nous a beaucoup écoutés », décrit Jérôme Landais. « On nous dit que ça va prendre du temps, que les accords ne seront pas appliqués, qu’il faut attendre et agir après. Je ne suis pas d’accord ! », lance avec conviction Jérémy Trémeau. « Dès la rentrée, il faudra être mobilisés et faire des actions plus fortes, on compte sur vous pour appeler tous vos voisins », poursuit le président des JA. « Pour commencer, on a décidé d’envoyer un courrier à la Région pour dire qu’on ne participera plus au travail sur les Egalim », annonce Jérôme Landais.
« On a la chance de produire une agriculture dont on peut être fiers, de qualité avec des capitaux familiaux et qui correspond aux attentes sociétales. On ne va pas se laisser bouffer par les autres pays. La partie n’est pas perdue »
, conclut Mickaël Guilloux, responsable de la filière porcine de la Fdsea 53.

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