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Implantation : mettre toutes les chances de son côté

Les semis de maïs approchent. La Chambre d’agriculture de la Mayenne rappelle ici quelques conseils de base.

© Chambre d'agriculture 53

Le rendement du maïs dépend largement de l’alimentation en eau pendant l’été (pluies, profondeur du sol). Néanmoins, l’implantation reste une étape cruciale. L’objectif est d’avoir un peuplement régulier et suffisant, avec une structure du sol permettant un bon enracinement.

Détruire les couverts, apporter le fumier

Les couverts consomment plus d’eau qu’un sol nu. D’autre part, une quantité importante de matière organique, surtout si elle est lignifiée, demande du temps pour se décomposer et absorbera de l’azote. Si possible, il est souhaitable de les détruire avant fin mars. Des apports précoces de fumier (c’est-à-dire plutôt en février, ce qui n’était guère possible cette année) permettent une minéralisation plus en phase avec les besoins du maïs, mais l’impact est minime, sauf pour des fumiers très pailleux. Le point le plus important est l’organisation du travail. Il ne faut pas que l’apport de fumier retarde les semis.

Travailler en sol ressuyé

Dans les essais, en moyenne, il n’y a pas de différence de rendement entre labour ou non-labour. Les deux sont possibles (mais il faut tenir compte du temps de travail, du coût et des effets du travail du sol sur le long terme : activité biologique, etc.). Par contre, le maïs est très sensible à tous les problèmes de structure, compactages, semelles et discontinuités du profil (par exemple un passage de disques en conditions humides). Cette année beaucoup de parcelles peuvent être sèches en surface, mais encore plastiques en profondeur.

Semer une densité suffisante

Le maïs a un pouvoir de compensation assez important. Néanmoins, nos essais l’ont montré, il y n’y a pas ou peu d’économie à faire en réduisant la densité (si la semence coûte 80 €/dose, une réduction de 25 000 grains correspond à une économie de 40 €/ha ; il ne faut donc pas perdre plus de 0,5 t de MS/ha, en prenant 80 €/t de MS pour le maïs). En maïs ensilage, en conditions normales et avec des variétés précoces, on conseille de semer 100-105 000 grains/ha. Avec des variétés demi-tardives et en terrain séchant, on peut diminuer un peu la densité, par exemple 85-95 000 grains/ha. Les diminutions de densité plus radicales sont en général de fausses économies, même si cela ne se voit pas. Il est d’ailleurs conseillé de vérifier la densité réelle une fois le maïs bien implanté.

Date de semis : un compromis

En Mayenne, en dehors des maïs sous plastiques, les semis ne commencent guère avant le 10-15 avril et quand tout va bien, ils sont terminés à la mi-mai (mais le plus souvent, ils durent jusqu’à fin mai/début juin, voire au-delà pour quelques parcelles). Pour nous, la date repère se situe autour du 20-25 avril, à moduler en fonction des sols et des conditions de température du moment. Le gel fait rarement des dégâts graves sur maïs (à un stade jeune, le bourgeon est un peu au-dessous de la surface du sol, donc même si les feuilles sont abîmées, le maïs peut en général repartir). Par contre, fin avril et même en mai, on peut avoir un temps humide et froid où le maïs végète, et où il est plus sensible aux ravageurs. Le maïs a besoin d’environ 80°C (en base 6) pour atteindre le stade 1 feuille. Avec une température moyenne de 11 °C (donc 11-6 = 5 °C efficaces par jour), il faudra une quinzaine de jours. On a vu parfois des levées demandant un mois, avec souvent des pertes à la levée importantes. La date à retenir dépend du sol : dans un sol qui ressuie bien et qui se réchauffe vite, on prend moins de risque à semer tôt (et, si le sol est séchant, les semis tardifs seront davantage pénalisés). Inversement, dans les sols qui ressuient mal, il est prudent de ne pas semer trop tôt. On peut aussi tenir compte des prévisions météo : si on annonce du beau temps, on peut anticiper de quelques jours. Par contre, arrivé fin avril, même s’il fait froid on a souvent intérêt à semer si le sol est bien ressuyé parce que, à cette date-là, il est raisonnable de tabler sur un relèvement des températures. Si on sème tôt, ne pas semer trop profond, ne pas faire trop de terre fine, surtout en sol battant, utiliser un engrais starter dans la majorité des situations.

Protéger la culture ?

Maintenant, la protection insecticide au semis passe par des microgranulés à base de pyréthrinoïdes. Ils sont exigeants (utilisation de diffuseurs, sol bien préparé) et ont un spectre limité (pas d’effet sur oscinie, efficacité partielle sur géomyza, et même sur taupin l’efficacité ne dépasse guère 50-70 %). Donc à réserver aux parcelles à risque taupin bien identifié (derrière prairie par exemple). Le fait qu’il y a moins de possibilités pour protéger les semis incite à ne pas semer trop tôt.

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