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Élections européennes : on vote le 26 mai

Les élections européennes se tiennent les 25 et 26 mai dans les 27 pays de l’UE. Dimanche 26 mai, les Français sont donc appelés aux urnes pour élire les 76 eurodéputés qui auront, entre autres, à décider de la future Pac. L’enjeu est important, tant pour les agriculteurs que tous les acteurs du monde rural.

Jean Arthuis, président de la Commission des budgets du Parlement européen.
Jean Arthuis, président de la Commission des budgets du Parlement européen.
© VG

Soutenir l’agriculture, une priorité pour l’ensemble des candidats

Un peu plus d’un mois avant les élections européennes, des représentants de sept listes sont venus présenter les grandes lignes de leur projet.

Première politique commune de l’Union européenne, la Pac représente aujourd’hui 40 % du budget européen. Un budget menacé, que la plupart des représentants des listes candidates aux élections européennes, venus présenter leur programme agricole à tour de rôle le 18 avril, à la Fondation Varenne à Paris, à l’initiative du Syndicat national de la presse agricole et rurale (Snpar), ont promis de défendre pour redonner à la politique agricole un rôle stratégique. Sept listes étaient représentées. Ci-après leurs principales propositions concernant l’agriculture, en vue des élections européennes.

Europe Ecologie : représenté par Benoit Biteau (tête de liste : Yannick Jadot)
Europe Ecologie Les Verts prône une répartition des aides Pac par unité de main-d’oeuvre, et par rémunération des services rendus par les agriculteurs, dans une logique d’efficience agronomique poussée. Les pratiques vertueuses vis-à-vis du territoire, de la biodiversité, de l’eau ou du climat pourraient ainsi être rémunérées, évitant par ailleurs de mobiliser l’argent public pour les logiques curatives. EELV entend aussi réduire la dépendance de l’agriculture au pétrole (notamment aux engrais azotés).

La France insoumise : représentée par Laurence Lyonnais (tête de liste : Manon Aubry)
La France insoumise estime le bilan de la Pac actuelle catastrophique à tous points de vue (économique, social, environnemental…), et entend la réorienter en changeant le mode de répartition des aides. La protection des agriculteurs doit être renforcée en sortant l’agriculture des traités de libre-échange, en encadrant les volumes et les prix, en mettant en place une politique de soutien au revenu, mais aussi des formations techniques et scientifiques. Pour lutter contre le changement climatique, la taille des exploitations doit être revue à la baisse, les aides limitées à 60 000 euros par actif, réservées aux exploitations de moins de 100 hectares.

Renaissance : représentée par Jérémy Decerle (tête de liste : Nathalie Loiseau)
Renaissance (La République en marche) souhaite faire de l’agriculture un secteur stratégique au niveau européen et revoir la Pac en réorientant les aides (davantage vers les unités de main d’oeuvre que vers les hectares), redéfinir l’actif agricole (bénéficiaire des aides), donner de la résilience aux exploitations agricoles à travers une gestion des risques renforcée (mécanismes contra-cycliques inspirés du Farm Bill américain), accompagner le développement des filières. Concernant l’aspect écologique, la gestion se fera par un objectif de résultats et non de moyens.

Envie d'Europe écologique et sociale : représentée par Eric Andrieu (tête de liste : Raphaël Glucksmann) :
Cette liste reste sur la ligne que le PS a défendue lors de la mandature précédente : maintien du budget de la Pac, mise en place d’outils de régulation, répondre à la problématique de la volatilité des prix, à travers l’instauration d’un système d’alerte rapide, déclenché quand les prix fluctuent. Des règles beaucoup plus fermes doivent être définies dans les accords de libreéchange pour protéger l’agriculture d’une vision trop libérale de l’économie. La question de la simplification de la Pac est également centrale.

Prenez le pouvoir : représenté par Hervé Juvin (tête de liste : Jordan Bardella)
Le projet du Rassemblement national est de sécuriser la Pac, sécuriser le marché intérieur (ce qui passe par une sanctuarisation des appellations d’origines, l’exclusion de l’agriculture des négociations des traités de libre-échange), réduire les importations dans la restauration collective, rémunérer les agriculteurs pour le carbone qu’ils captent dans les terres. Le parti propose également la création d’un fonds souverain qui serait propriétaire des ressources génétiques de la nation et des territoires.

Union de la Droite et du Centre : représentée par Anne Sander (tête de liste : François-Xavier Bellamy)
Pour Les Républicains, trois priorités se d essinent : la souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire et l’économie agricole. La Pac doit rester commune, et garantir à l’ agriculteur un re venu pour les services qu’il rend en tant qu’acteur du territoire, et pour la qualité de la nourriture qu’il fournit. L’environnement est un sujet important mais il ne doit pas être pensé sans les agriculteurs. La simplification de la Pac est aussi une urgence, pour la compréhension des agriculteurs, mais également pour limiter les retards de paiements. Enfin, la vigilance est de mise en matière d’accords commerciaux, pour éviter d’importer l’agriculture que nous refusons de produire en Europe.

Les Européens : représentés par Olivier Mével (tête de liste : Jean-Christophe Lagarde)
Le projet de l’UDI est de construire un plan stratégique pour l’agriculture européenne, premier pilier de la santé des citoyens européens. Le budget doit être a minima maintenu, et l’agriculture soutenue, financièrement, mais aussi en luttant contre les distorsions. Le paiement des ICHN serait maintenu, ainsi qu’un certain nombre d’aides sous leur forme actuelle, mais les aides directes seraient plafonnées à 80 000 euros. La lutte contre le regroupement des centrales d’achat est un point important pour permettre aux agriculteurs une remontée de la valeur ajoutée. Enfin, une politique numérique européenne doit être développée à l’égard des territoires ruraux.

Les autre listes avec leur chef de file
- Une France royale au coeur de l’Europe (Robert de Prévoisin),
- La Ligne claire (Renaud Camus),
- Parti Pirate (Flore Marie),
- Démocratie représentative (Hamada Traoré),
- Ensemble Patriotes et Gilets jaunes : pour la France, sortons de l’Union européenne (Florian Philippot),
- Parti des Citoyens européens (Audric Alexandre),
- Urgence écologie (Dominique Bourg),
- Liste de la reconquête (Vincent Vauclin),
- Parti fédéraliste européen : pour une Europe qui protège ses citoyens (Yves Gernigon),
- Mouvement pour l’initiative citoyenne (Gilles Helgen),
- Le Courage pour défendre les Français – Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan),
- Allons Enfants (Sophie Caillaud),
- Décroissance 2019 (Thérèse Delfel),
- Lutte ouvrière – Contre le grand capital, le camp des travailleurs (Nathalie Arthaud),
- Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent (Ian Brossat),
- Ensemble pour le Frexit (François Asselineau),
- Liste citoyenne du printemps européen (BenoÎt Hamon),
- A Voix égales (Nathalie Tomasini),
- Neutre et actif (Cathy denise Ginette Corbet),
- Parti révolutionnaire communiste (Antonio Sanchez),
- Esperanto – Langue commune équitable pour l’Europe (Pierre Dieumegard),
- Évolution citoyenne (Christophe Chalençon),
- Alliance jaune, la révolte par le vote (Francis Lalanne),
- Parti animaliste (Hélène Thouy),
- Les Oubliés de l’Europe – Artisans, commerçants, professions libérales et indépendants
(Olivier Bidou),
- Union démocratique pour la liberté égalité fraternité (Christian-Luc Person).

« Le repli sur soi, c’est l’impasse absolue »

L’avis de l’expert. Jean Arthuis, député européen depuis 2004, a choisi de ne pas se représenter. Il livre ce qu’il attend du futur parlement européen, en rappelant les enjeux pour l’agriculture.

• Le rôle du parlement. « Depuis 1979 et les premières élections des eurodéputés, l’Europe est dirigée par un duo-pôle avec les conservateurs d’un côté (PPE) et les socio-démocrates. (S & D) de l’autre. Avec ce duo-pôle, les décisions ne se font pas sur le long terme, mais toujours au fil du temps et sans concertation. La future majorité devra d’abord travailler à mettre en place une coalition avec une vision et un projet et cesser de se saisir des dossiers les uns après les autres. Il faut mieux savoir où aller et ensuite organiser les étapes pour atteindre les objectifs. On a fait l’Union européenne économique et financière. Elle demeure plus forte que les politiques nationalistes. Reste à faire converger les législations des pays de l’UE sur la fiscalité et les questions sociales. Le repli sur soi, c’est l’impasse absolue. »

• Agriculture. « L’agriculture est un des premiers piliers de la fondation de l’UE à une époque où il fallait assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires. Aujourd’hui, l’agriculture représente environ 40 % du budget de l’Europe. Au quotidien, les agriculteurs sont directement concernés notamment par les règlements qui sont décidés, mais aussi par ce marché unique européen. Ils doivent veiller à ce que la concurrence soit loyale dans toute l’Europe. Mais comment arriver à une concurrence loyale ? Comment donner des perspectives de stabilité entre offre et demande, et dans les revenus ? Par les crédits de la Pac et par une politique de la concurrence. Sur ce point, les associations de producteurs doivent établir un rapport de force plus équilibré.
Ma conviction : l’Europe doit être l’espace de réconciliation entre le monde agricole, les écologistes et tous ceux qui attendent des réponses sociétales sur la santé, le climat, l’environnement… »

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